Podestà

Un Podestat est mentionné pour la première fois à Sienne dans un acte daté de 1178. Cependant, cette charge ne fut officialisée définitivement qu’après la paix de Constance (1183), qui établit que cette charge relevait d’une nomination impériale. En réalité, les Communes avaient désormais acquis trop de pouvoir et d’autonomie pour se soumettre effectivement à ces obligations et les podestats restaient librement élus par Sienne.

Ils ont été à la tête de la République de Sienne entre 1199 et 1234. À cette date, le Podestat avait toutes les rênes de la ville entre ses mains et pouvait présenter une menace pour l’indépendance de la cité. C’est alors que naquirent les gouvernements de prieurs qui conservèrent la fonction de Podestat, tout en atténuant son rôle et son pouvoir. 

L’activité du Podestat, nommé par le Conseil général, était régie par un contrat, établi pour une courte période, généralement entre six et douze mois. Il s’agissait habituellement d’un chevalier ou d’un juriste, toujours étranger à Sienne, à qui on remettait les clés de la cité pour la gérer de façon impartiale. À la fin de son mandat, le Podestat était jugé par une commission qui pouvait soit le sanctionner si sa gestion était jugée mauvaise (des pénalités pouvaient être soustraites de ses honoraires), soit le récompenser si elle était considérée bonne (dans ce cas il était congédié avec tous les honneurs de la Commune).

Il était chef de l’armée, administrait la justice civile et pénale et présidait le Conseil général, suivant les statuts de la ville renouvelés périodiquement, appelés « costituto ».

Ses attributions ont été nettement réduites au fil du temps. Avec l’instauration du Gouvernement des Vingt-Quatre en 1234, le pouvoir politique incomba au Consistoire (même si le Podestat continuait d’en présider les réunions). En 1355, après la chute du Gouvernement des Neuf, la responsabilité de présider le Conseil général passa entre les mains du Capitaine du Peuple, de même que, plus tard, son rôle de chef de l’armée. Ses prérogatives restaient au bout du compte limitées à la seule administration de la justice. Sa charge fut supprimée en 1503 avec la réforme qui instaura le collège de juges de la Ruota.