Légende de l’Invention de la Vraie Croix

Si Jacques de Voragine est l’auteur de la source textuelle à laquelle on se réfère le plus aisément [1]Jacques de Voragine, « L’Invention de la Sainte Croix », La Légende dorée (1261-1266), ch. LXVI, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 2004., il existe un certain nombre d’autre textes [2]De Inventione Sanctae Crucis per SS. Helenam et Macarium Hierosolymis, in Acta Sanctorum, Maii I, Antverpiae, 1680, pp. 361-366 ; Acta Apocrypha S. Judae Quiriaci, in Acta Sanctorum, Maii I, Antverpiae, 1680, pp. 445-448 ; Bonino Mombritius (1424 ?-1482), Sanctuarium. Seu Vitae Sanctorum, novam hanc editionem curaverunt duo Monachi Solesmenses, I, Parisis I910, pp. 376-379. (Bibliographie donnée … Poursuivre, la plupart plus anciens, que l’évêque de Gênes a probablement compilés afin d’élaborer sa propre version

Après la Crucifixion, selon une coutume ancestrale, les Juifs ont enterré les trois croix dans la vallée située à proximité immédiate du rocher du Golgotha, à un emplacement qui “rest[era] caché sous terre pendant plus de deux cents ans [3]Jacques de Voragine, La Légende dorée, ch. LXVI, « L’Invention de la Sainte Croix », op. cit, p. .. En 326, la mère de Constantin, l’impératrice romaine Hélène, convertie au Christianisme, se rend en pèlerinage à Jérusalem. Guidée par les renseignements des vieillards et parce que ces derniers connaissaient l’habitude des juifs d’enterrer les cadavres des condamnés accompagnés des instruments de leur supplice, l’impératrice ordonne des fouilles. On déterre trois croix identiques parmi lesquelles il est impossible de distinguer celle sur laquelle est mort le Christ. Assistée de Macaire de Jérusalem, l’impératrice ordonne de mettre successivement en contact avec les trois croix une mourante, selon les uns, ou le corps d’un jeune homme mort, selon d’autres sources. Quoi qu’il en soit, la guérison ou la résurrection miraculeuse désigne la vraie croix. Selon une autre tradition, c’est le titulus encore visible sur l’une des croix qui permet à Hélène d’identifier celle des trois qui est la vraie.

Iconographie

Les principaux épisodes de la découverte de la vraie croix sont nombreux, permettant une narration particulièrement détaillée :

  • Judas parle aux Juifs de l’intention d’Hélène de retrouver la vraie croix. Tous décident de lui cacher son emplacement.
  • Hélène ordonne à Judas, réputé le plus sage de tous les Hébreux, de retrouver la vraie croix ; pour ce faire, elle le menace de l’épreuve du feu.
  • Devant les réponses évasives de Judas, Hélène ordonne que celui-ci soit soumis au supplice du puits (emprisonnement dans une citerne vide, privé de toute nourriture).
  • Au bout de sept jours, Judas promet de retrouver la vraie croix ; il est libéré.
  • L’invention de la vraie croix proprement dite : trois croix sont retrouvées à l’emplacement indiqué par Judas.
  • Pour identifier la vraie croix du Christ, chacune des trois croix retrouvées est appliquée sur le corps d’un défunt ; à la troisième tentative, le corps du mort se relève : la troisième croix se révèle être la vraie croix.
  • Judas apporte la croix à Hélène.
  • Hélène rapporte la croix à Jérusalem.

ÉPISODES ULTÉRIEURS

Notes

Notes
1 Jacques de Voragine, « L’Invention de la Sainte Croix », La Légende dorée (1261-1266), ch. LXVI, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 2004.
2 De Inventione Sanctae Crucis per SS. Helenam et Macarium Hierosolymis, in Acta Sanctorum, Maii I, Antverpiae, 1680, pp. 361-366 ; Acta Apocrypha S. Judae Quiriaci, in Acta Sanctorum, Maii I, Antverpiae, 1680, pp. 445-448 ; Bonino Mombritius (1424 ?-1482), Sanctuarium. Seu Vitae Sanctorum, novam hanc editionem curaverunt duo Monachi Solesmenses, I, Parisis I910, pp. 376-379. (Bibliographie donnée dans Raffaele Argenziano, Agli inizi dell’iconografia sacra a Siena: culti, riti e iconografia a Siena nel XII secolo, Florence, Sismel (Coll. Millennio medievale), 2000.
3 Jacques de Voragine, La Légende dorée, ch. LXVI, « L’Invention de la Sainte Croix », op. cit, p. .