Luca Bartolomeo della Robbia, dit Luca della Robbia ‘le Jeune’

Luca Bartolomeo della Robbia, dit Luca della Robbia ‘il Giovane’ [1]Il Giovane : le Jeune. (Florence, 1475 – Paris, 1548) : sculpteur et céramiste. Sixième fils d’Andrea della Robbia, il est baptisé sous le nom de Luca, comme son oncle paternel le célèbre sculpteur, ce qui lui vaut son surnom.

Selon Vasari, « […] il était très adroit dans les terres émaillées [2]« […] fu molto diligente negl’invetriati ». Giorgio Vasari, Le Vite, 1568. » et il semble qu’il ait, en effet, été le plus habile des fils d’Andrea dont il devînt rapidement le principal collaborateur [3]Il est vrai qu’il fut favorisé en cela par l’autonomie professionnelle à laquelle accéda Giovanni Antonio et par l’engagement religieux de Marco Giovanni et Francesco Iacopo, moines dans le couvent de San Marci dès 1495..

En 1529, Luca Bartolomeo quitte Florence pour Paris où il rejoint son frère Girolamo Domenico, selon toute vraisemblance pour fuir la pestilence qui venait de décimer la famille de son frère Giovanni Antonio.

L’exemption de l’impôt qui lui est concédée par François Ier en tant que « maitre esmailleur et sculpteur dudict Seigneur » le 17 février 1547 [4]Le même privilège est accordé Girolamo Domenico Della Robbia « son maitre macon de son bastiment de Boullogne ». témoigne du fait que Luca ‘le Jeune’ collabore aux prestigieuses entreprises de décoration ordonnées par la cour de France [5]On compte parmi ces réalisations les décors entrepris à partir de 1529 environ au château de Madrid (dans le Bois de Boulogne, aujourd’hui disparu), ceux exécutés pour l’entrée de Charles Quint à Paris en 1539, ainsi que pour les châteaux de Fontainebleau (1537) et – peut-être – de Saint-Germain-en-Laye (1540)..

ŒUVRES VISIBLES À SIENNE ET DANS LE PAYS SIENNOIS
  • San Sebastiano (en collaboration avec Andrea della Robbia). Montalcino, Museo Civico e d’Arte Sacra.
  • Stemma di Francesco Altoviti, 1525. Certaldo, Palazzo Pretorio (avec encadrement de dauphins)
La famille della Robbia

À l’origine de la célèbre lignée de céramistes florentins se trouve Simone di Marco di Vanni della Robbia [6]Robbia (terme toscan) : garance. La garance des teinturiers (lat.Rubia tinctorum) est une plante vivace originaire du sud-est de l’Europe, d’Asie occidentale et d’Afrique du nord. Elle était utilisée comme colorant rouge vif pour teindre les tissus. (1343 – entre 1435 et 1438 ?), teinturier de profession. Simone a trois fils :

  • Marco della Robbia (1385 – 1448)
  • Simone della Robbia (1394 – entre 1446 et 1451)
  • Luca della Robbia (1400 – 1482)

Le frère ainé de Luca, Marco, a un fils :

En 1446, Luca et son frère ainé Marco achètent une grande maison dans la via Guelfa, à Florence, afin d’y loger, outre leur nombreuse parentèle, un atelier et un four. En 1448, Marco meurt, laissant à la charge de son frère cadet son fils Andrea et ses cinq petits-fils appelés à exercer le même métier. Andrea reprend avec succès la tête de l’atelier à la mort de son oncle, et ses cinq enfants (dont Giovanni, le plus célèbre d’entre eux) y travaillent à leur tour.

À l’exception de Girolamo (appelé en France par François Ier), puis de Luca (‘le Jeune’) qui le rejoindra, les membres de la famille della Robbia demeurent sédentaires et travaillent constamment dans l’atelier florentin créé par leur oncle Luca. Ce ne sont donc pas les artistes qui se déplacent (aucun d’eux n’a travaillé à Sienne) mais leurs œuvres. Dans la Vita de Luca della Robbia, Vasari écrit : “La réputation des œuvres se répandit non seulement en Italie, mais à travers toute l’Europe, et ceux qui voulaient en posséder étaient si nombreux que les marchands florentins, qui faisaient travailler Luca […] en envoyaient partout à travers le monde. C’est pourquoi lui seul ne pouvant suppléer à toute la demande, il fit abandonner le ciseau [de sculpteur] à Ottaviano et Agostino [7]A propos de ces deux frères de Luca, l’historien de l’art André Michel notait, en 1903 : « Dans sa biographie de Luca della Robbia, le ‘Père de l’histoire de l’art’ introduit deux personnages, Ottaviano et Agostino, ses frères, dit-il […] », et ajoute plus loin : « C’est à cet Agostino della Robbia qu’il fait l’honneur de la façade de San Bernardino, et dès lors, du … Poursuivre, ses frères, et leur fit faire ce type de travaux grâce auxquels eux et lui gagnèrent beaucoup plus d’argent qu’ils n’en avaient gagné jusqu’alors grâce à leur ciseau [8]« La fama delle quali opere spargendosi non pure per Italia, ma per tutta l’Europa, erano tanti coloro che ne volevano, che i mercatanti fiorentini, facendo continuamente lavorare a Luca […], ne mandavano per tutto il mondo. E perchè egli solo non poteva al tutto suplire, levò dallo scarpello Ottaviano e Agostino suoi fratelli e gli mise a fare di questi lavori, nei quali egli insieme … Poursuivre ».

La petite histoire raconte que l’atelier des della Robbia aurait cessé toute production à la suite d’un différend survenu avec Santi Buglioni [9]Santi di Michele, dit Santi Buglioni (Florence, v. 1494 – 1576) : sculpteur et céramiste, spécialiste de la terre cuite émaillée (terracotta invetriata). Il fut également en lien avec l’atelier de la famille della Robbia.. L’incident, mentionné par Vasari, serait lié à des secrets de fabrication jalousement gardés au sein de la famille della Robbia et que Santi Buglioni aurait « arrachés » par le biais d’une femme qui fréquentait leur maison. Il semble que les causes réelles de cette cessation d’activité soit plus prosaïquement liée au départ vers la France de Luca della Robbia ‘le Jeune’, afin d’échapper à la contagion de la peste.

Notes

Notes
1 Il Giovane : le Jeune.
2 « […] fu molto diligente negl’invetriati ». Giorgio Vasari, Le Vite, 1568.
3 Il est vrai qu’il fut favorisé en cela par l’autonomie professionnelle à laquelle accéda Giovanni Antonio et par l’engagement religieux de Marco Giovanni et Francesco Iacopo, moines dans le couvent de San Marci dès 1495.
4 Le même privilège est accordé Girolamo Domenico Della Robbia « son maitre macon de son bastiment de Boullogne ».
5 On compte parmi ces réalisations les décors entrepris à partir de 1529 environ au château de Madrid (dans le Bois de Boulogne, aujourd’hui disparu), ceux exécutés pour l’entrée de Charles Quint à Paris en 1539, ainsi que pour les châteaux de Fontainebleau (1537) et – peut-être – de Saint-Germain-en-Laye (1540).
6 Robbia (terme toscan) : garance. La garance des teinturiers (lat.Rubia tinctorum) est une plante vivace originaire du sud-est de l’Europe, d’Asie occidentale et d’Afrique du nord. Elle était utilisée comme colorant rouge vif pour teindre les tissus.
7 A propos de ces deux frères de Luca, l’historien de l’art André Michel notait, en 1903 : « Dans sa biographie de Luca della Robbia, le ‘Père de l’histoire de l’art’ introduit deux personnages, Ottaviano et Agostino, ses frères, dit-il […] », et ajoute plus loin : « C’est à cet Agostino della Robbia qu’il fait l’honneur de la façade de San Bernardino, et dès lors, du XVIe au XIXe siècles, tous les guides de Pérouse et toutes les histoires reproduisent docilement son affirmation », avant de confirmer la paternité de cette œuvre au sculpteur florentin Agostino di Duccio. Voir : André Michel, « La Madone dite d’Auvillers (Musée du Louvre) », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, 10-1. Paris, Ernest Leroux Éditeur, 1903, pp. 95-104.
8 « La fama delle quali opere spargendosi non pure per Italia, ma per tutta l’Europa, erano tanti coloro che ne volevano, che i mercatanti fiorentini, facendo continuamente lavorare a Luca […], ne mandavano per tutto il mondo. E perchè egli solo non poteva al tutto suplire, levò dallo scarpello Ottaviano e Agostino suoi fratelli e gli mise a fare di questi lavori, nei quali egli insieme con esso loro guadagnavano molto più, che insino allora con lo scarpello fatto non avevano; perciò che, oltre all’opere che di loro furono in Francia et in Ispagna mandate […]. » Giorgio Vasari, Le vite de’ piu eccellenti pittori, scultori, et architettori (« Vita di Luca della Robbia »), 1568.
9 Santi di Michele, dit Santi Buglioni (Florence, v. 1494 – 1576) : sculpteur et céramiste, spécialiste de la terre cuite émaillée (terracotta invetriata). Il fut également en lien avec l’atelier de la famille della Robbia.

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