Giovanni della Robbia

Giovanni della Robbia (Florence, 1469 – 1529) : sculpteur et céramiste, descendant de l’importante lignée d’artistes florentins des della Robbia [1]Il est le fils d’Andrea et le petit neveu de Luca, tous spécialistes de la terracotta invetriata (terre cuite émaillée) polychrome. Giovanni œuvre au sein de l’atelier que la famille se transmet d’une génération à l’autre, et qu’il dirige à partir de 1525.

Auteur prolixe, très influencé par son père Andrea, ainsi que par Verrocchio, Benedetto da Maiano et Francesco di Simone Ferrucci [2]Francesco di Simone Ferrucci (Fiesole, 1437- Florence, 1493) sculpteur, influencé par Andrea del Verrocchio et par Desiderio da Settignano, contemporain de Mino da Fiesole., il poursuit les expérimentations et, en particulier, augmente le nombre des couleurs, qu’il utilise avec une emphase inconnue de ses prédécesseurs [3]Luca d’abord, puis d’Andrea après lui, développaient dans leurs travaux une polychromie très simple, d’une parfaite lisibilité, réduite pour l’essentiel à deux couleurs, le bleu et le blanc.. Si sa technique démontre l’extraordinaire expertise de son art, son style apparaît plus conventionnel, au risque de conduire la sculpture émaillée à devenir une sorte de peinture vériste en relief.

À sa mort, faute d’héritiers en mesure de poursuivre la production qui avait fait sa célébrité et sa fortune, l’atelier familial cesse toute activité.

ŒUVRES VISIBLES À SIENNE ET DANS LE PAYS SIENNOIS

LA FAMILLE DELLA ROBBIA

À l’origine de la lignée se trouve Simone di Marco di Vanni della Robbia [4]Robbia (terme toscan) : garance. La garance des teinturiers (lat. : Rubia tinctorum) est une plante vivace originaire du sud-est de l’Europe, d’Asie occidentale et d’Afrique du nord. Elle était utilisée par les teinturiers comme colorant rouge. (1343 – ??), teinturier de profession. Ses deux fils sont :

• Luca della Robbia (Florence, 1400 – 1481)
• Marco della Robbia (Florence, 1385 – 1448). Marco a lui-même un fils :
  • Andrea della Robbia (Florence, 1435 – 1525). Andrea, fils de Marco, est donc également le neveu de Luca. Il a lui-même cinq fils :
    • Marco della Robbia ‘le Jeune’ (Florence, 1468 – 1534) devenu Fra’ Mattia della Robbia à partir de 1496
    • Giovanni della Robbia (Florence, 1469 – 1529)
    • Luca della Robbia ‘le Jeune’ (Florence, 1475 – 1548 ?)
    • Francesco della Robbia (Florence, 1477 – 1527) dit Fra’ Ambrogio della Robbia (actif à Sienne en 1504 et Montelupone en 1526)
    • Girolamo della Robbia (Florence, 1488 – Paris, 1566), le cadet ; appelé par François Ier, il exerce sa carrière de sculpteur en France ; auteur du transi de Catherine de Médicis (vers 1565), actuellement au Musée du Louvre

À l’exception de Girolamo, appelé en France par François Ier, tous les membres de la famille della Robbia sont demeurés sédentaires et ont travaillé dans l’atelier florentin créé par Luca. Ce ne sont donc pas les artistes qui se sont déplacés (aucun d’eux n’a travaillé à Sienne) mais leurs œuvres. Dans la Vita de Luca della Robbia, Vasari écrit : « La réputation de ce type d’œuvres s’étant répandue non seulement en Italie, mais dans toute l’Europe, ceux qui voulaient en posséder devinrent si nombreux que les marchands florentins qui faisaient travailler continuellement Luca en envoyaient dans le monde entier. Et comme lui seul ne pouvait suppléer à tout, il fit abandonner le ciseau [de sculpteur] à Ottaviano et Agostino, ses frères, et leur fit faire ce type de travaux grâce auxquels tous gagnèrent beaucoup plus d’argent qu’il n’en avaient jamais gagné auparavant ; c’est pourquoi, outre leurs œuvres, ils furent envoyés en France et en Espagne […] [5]« La fama delle quali opere spargendosi non pure per Italia, ma per tutta l’Europa, erano tanti coloro che ne volevano, che i mercatanti fiorentini, facendo continuamente lavorare a Luca con suo molto utile, ne mandavano per tutto il mondo. E perchè egli solo non poteva al tutto suplire, levò dallo scarpello Ottaviano e Agostino suoi fratelli e gli mise a fare di questi lavori, nei quali … Poursuivre ».