Stefano di Giovanni, dit ‘Il Sassetta’ (Sienne ou Cortone, 1392 ? – 1450 ou 1451
Sant’Antonio Abate (Saint Antoine Abbé), 1430 – 1435 ?
Tempéra et or sur panneau, 135 x 47,8 cm.
Inscriptions : /
Provenance : Collection privée florentine, acquis par le Monte dei Paschi en 1979.
Sienne, Palazzo Salimbeni, collection Monte dei Paschi di Sienna.
Le Saint Antoine Abbé ne provient pas, comme on l’a d’abord pensé, du retable de la Guilde de la Laine (Arte della Lana) de Sienne mais d’un autre polyptyque dont l’identité et la localisation d’origine demeurent à l’état d’hypothèses, et dont trois autres fragments sont conservés [1]Voir plus bas : Éléments du polyptyque dispersé..
L’élégance de la figure du saint est discrètement soulignée par le léger déhanchement qui imprime à sa haute silhouette une courbure particulièrement délicate. La tête à peine penchée, le regard absent, perdu dans sa méditation, il récite intérieurement une prière qu’il accompagne en manipulant dans sa main gauche un circulum precatorium dont il égrène les grains.
Éléments du polyptyque dispersés
Le Saint Antoine Abbé de la collection de la Banca Monte dei Paschi faisait certainement partie du même polyptyque que le Saint Nicolas du Musée du Louvre : les deux panneaux appartenaient à un ensemble qui a été diversement identifié, soit avec un polyptyque de Sassetta mentionné au début du XVIIe siècle par Teofilo Gallaccini dans l’église siennoise de San Niccolò [2]Bartalini, 1988., soit avec celui que Fabio Chigi [3]1625-1626, 1939, p . 319. cite comme une œuvre de Sassetta placée sur l’autel Petroni dans l’église de San Francesco [4]Israëls, 2003b, pp. 90-93 ; Ead., Da Jacopo della Quercia a Donatello, 2010, pp. 232 s., avec la proposition que l’Ange de l’Annonciation du Musée d’Art Sacré de Massa Marittima et la Vierge de l’Annonciation de la Yale University Art Gallery de New Haven, autrefois associées à d’autres retables du peintre, même si le reste du polyptyque de Petroni a été réduit en cendre dans un incendie qui endommagea le temple franciscain (Romagnoli, avant 1835, 1976, p. 427). Il y avait aussi à San Francesco une « tavola di Santo Lodovico », aujourd’hui perdue, pour l’exécution de laquelle fut payé, le 20 juin 1427, un certain «Stefano dipentore» qui est probablement Sassetta ; il pourrait s’agir de l’« icona parum antiqua cum figura beatae Mariae Virginis et aliorum sanctorum » [5]« La petite icône ancienne avec une figure de la bienheureuse Vierge Marie et d’autres saints. » enregistrée sur l’autel de saint Ludovic par le visiteur apostolique Francesco Bossi en 1575 (Israëls, 2003b, pp. 25 s. note 58). Quoi qu’il en soit, le Sant’Antonio Abate et le Saint Nicolas datent tous deux de la même période (vers la fin de la troisième décennie), comme de l’accentuation de la matérialité tridimensionnelle des deux figures, marquées par une certaine familiarité avec les sculptures de Domenico di Niccolò « dei Cori » qui reviennent également ailleurs dans la peinture de Sassetta (Bagnoli, 1987, pp. 105, 122 ; G. Fattorini, De Jacopo della Quercia à Donatello, 2010, pp. 105 s.).
Francesco Bossi, Visita apostolica alla diocesi di Siena (1575), transcrite par Giuliano Catoni et Sonia Fineschi, édition revue et corrigée par Mario De Gregorio et Doriano Mazzini, 2 vol., Sienne, Accademia senese degli Intronati, 2018 et 2019.
Notes
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