
‘Maestro di San Quirico d’Orcia’
Scene della vita di Abramo (Scènes de la vie d’Abraham), milieu du XII s.
Bas-relief roman en onyx, 91 x 155 x 18 cm.
Inscriptions : /
Provenance : Pieve dei Santi Quirico e Giulitta, San Quirico d’Orcia.
Le bas-relief provient de la Pieve dei Santi Quirico e Giulitta (dénommée, de nos jours, Collegiata di San Quirico d’Orcia) : il s’agissait sans doute, à l’origine, d’un parement d’autel qui aurait été démantelé au XVIIe s. pour faire place au chœur baroque de l’église actuelle. A la fin du XVIIIe s., l’église offrit le bas relief à la famille Chigi-Zondadari qui l’installa dans son palais « sanquirichese » où il demeura jusqu’à sa vente au XXe s. La municipalité de San Quirico est parvenue récemment à faire l’acquisition de l’œuvre et à l’installer à nouveau dans le palais qui l’avait abrité pendant deux siècles.
L’œuvre représente deux scènes de la vie d’Abraham qui occupent chacune la moitié de la surface. A gauche, trois personnages, vus frontalement, sont assis sur des sièges ; il s’agit respectivement de :
- Sarah, femme d’Abraham, portant son fils Isaac dans les bras
- Le patriarche Abraham
- La servante Agar portant le second fils de ce dernier, Ismaël
La dalle de pierre, qui constituait probablement l’un des panneaux figuratifs de la chaire de l’ancienne église paroissiale, est délimitée par un bandeau caractéristique, orné de rinceaux à palmettes et d’un protomé bovin placé en bas au centre, qui encadre les personnages de deux scènes de l’Ancien Testament : à gauche, Abraham entre Sarah, femme d’Abraham, portant son fils Isaac dans les bras, et la servante Agar portant Ismaël, le second fils du prophète ; à droite le Sacrifice d’Isaac où l’on voit l’ange arrêter la main d’Abraham qui s’apprête à sacrifier son fils.
A droite de la première scène, qui constitue une sorte de préambule à celle qui suit, apparaît l’ange arrêtant la main d’Abraham que l’on voit sur le point de sacrifier son fils ainé Isaac [1]Abraham apparaît dans la Bible (Gn 2) mais aussi dans le Coran (XXXVII 99 – 111) sous le nom d’Ibrahim. Alors qu’il était âgé de 99 ans et que sa femme Sarah était elle-même stérile, Dieu, après avoir scellé un pacte avec Abraham lui promit une nombreuse descendance. Un an après, en effet, naquit Isaac. Plus tard, cependant, Dieu voulut mettre Abraham à … Poursuivre. On aperçoit également, dans le bas de la scène à droite le chevreau destiné à remplacer le fils d’Abraham sur l’autel du sacrifice.
Tant Walter Biehl (1926) que Mario Salmi ont classé l’œuvre, essentiellement en se fondant sur la typologie stylistique de la frise du cadre, dans le courant roman toscan influencé par les maîtres lombards actifs à Pavie, Parme et Modène. Salmi a donc émis l’hypothèse que les auteurs des sculptures de ce groupe étaient peut-être des artistes d’au-delà des Apennins et a lié le style et l’exécution technique des personnages à ceux du bas-relief de l’architrave de la porte latérale de la Pieve di S. Vito àCorsignano (Pienza), représentant l’Adoration des Mages et la Nativité, datable peu après le milieu du XIIe s.
Lorsque l’ancienne abside semi-circulaire de l’église paroissiale de San Quirico a été démolie en 1653 pour construire l’espace rectangulaire actuel, il est probable que les restes de l’ancien mobilier aient été enlevés et que les découvertes anciennes telles que notre bas-relief aient elles-aussi changé d’emplacement.
Dans les mémoires de la Collégiale de San Quirico, la mention de notre bas-relief a été retrouvée. En novembre 1799 l’archidiacre Bonaventura Nispi réunissant le Chapitre “a proposé que Son Excellence M. le Marquis Chigi aimerait que la pierre exprimant le Sacrifice d’Abraham existe dans le cimetière près de la porte des femmes” et a considéré la “petite” demande et en vertu de la relation de grand respect des autorités ecclésiastiques envers les Chigi, pour leur rôle de protecteurs et de généreux bienfaiteurs envers l’église, elle a été acceptée avec le l’approbation de l’évêque de Montalcino, Giuseppe Pecci, la demande de “le placer dans son palais (Chigi) où il sera certainement mieux conservé”.
Notes
1↑ | Abraham apparaît dans la Bible (Gn 2) mais aussi dans le Coran (XXXVII 99 – 111) sous le nom d’Ibrahim. Alors qu’il était âgé de 99 ans et que sa femme Sarah était elle-même stérile, Dieu, après avoir scellé un pacte avec Abraham lui promit une nombreuse descendance. Un an après, en effet, naquit Isaac. Plus tard, cependant, Dieu voulut mettre Abraham à l’épreuve en lui demandant de lui sacrifier son fils. Abraham prit avec lui deux serviteurs ainsi que du bois pour le sacrifice de l’holocauste. Arrivé au lieu indiqué, Abraham éleva un autel qu’il couvrit de bois avant d’y lier Isaac. Alors qu’il prenait son couteau pour égorger son fils, la voix d’un Ange arrêta son geste : Dieu était satisfait de son obéissance. L’ange lui indiqua aussi le chevreau retenu pas ses cornes dans le buisson et qu’il devait offrir en holocauste à la place de son fils. |
---|
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.