Domenico Beccafumi, « San Michele Arcangelo pesa le anime » ; « Flagellante in preghiera davanti al Crocifisso »

Domenico di Pace dit Domenico Beccafumi (Sovicille, v, 1484 – Sienne, 1551)

San Michele Arcangelo pesa le anime (L’archange saint Michel pèse les âmes) ; au verso, Flagellante in preghiera davanti al Crocifisso (Flagellant en prière devant le Crucifix), v. 1503.

Testata di cataletto [1]Tête de brancard funéraire., huile sur panneau, 55,5 x 52,5 cm.

Provenance : Confraternita della Misericordia, Sienne. (?)

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

Après avoir donné lieu à diverses attributions, le panneau a ensuite été rapporté à Girolamo del Pacchia [2]« L’état assez précaire de cette peinture rendent difficile une attribution précise. Toutefois, il est clair, spécialement dans la figure du saint Michel, qu’elle dérive, ou mieux, qu’elle a été exécutée dans un cercle étroitement connecté à l’art de Pacchia. » Pietro TORRITI, La Pinacoteca Nazionale. I dipinti dal XV al XVIII secolo, Gènes, SAGEP-Monte dei Paschi di … Poursuivre puis à un ‘Maestro delle Eroine Chigi Saracini’ [3]Andrea DE MARCHI, dans Fiorella SRICCHIA SANTORO (dir.), Da Sodoma a Marco Pino, Sienne, Monte dei Paschi di Siena, 1988 ; Gabriele FATTORINI, « Alcune questioni di ambito beccafumiano : il ‘Maestro delle Eroine Chigi Saracini’ e il ‘Capanna senese’), dans Pietro TORRITI (dir.), Beccafumi, Milan, Silvana, 1998.. Aujourd’hui, « sa cohérence stylistique avec la série d’œuvres référées par les critiques à ce peintre demeuré jusqu’ici anonyme, […] permet d’identifier le panneau comme le plus ancien connu à ce jour de la main du jeune Beccafumi. Un fil rouge relie en particulier ce San Michele avec la Judith de la Collection Chigi Saracini. » [4]Alessandro ANGELINI, dans AA, VV., Il buon secolo della pittura. Dalla maniera moderna al lume caravaggesco, Pise, Pacini editore, 2017, p. 40. Ce panneau, à nouveau exposé (mars 2023) dans la salle 27 du Musée après un long purgatoire dans les réserves pour des raisons liées à sa fragilité, est dorénavant considéré unanimement comme une œuvre de jeunesse de Beccafumi, peut-être la plus ancienne de cet artiste qui soit parvenue jusqu’à nous.

Le panneau, peint sur chacune de ses faces, à été sectionné à une époque et pour une raison inconnues. Au recto de l’œuvre, l’Archange Michel est figuré en train de peser deux âmes à l’aide de la balance du Jugement Dernier, qu’il soutenait à l’origine dans sa main gauche (aujourd’hui perdue) : seule l’âme que l’on voit en prière, suffisamment légère, comme l’indique l’orientation du fléau, pour être promise au Paradis, a échappé à la scie. L’iconographie habituelle de la scène [5]Voir, par exemple, le San Michele e il demonio de Bronzino (Turin, Palazzo Madama, Museo civico d’arte antica. invite a imaginer comme une évidence la présence, dans la partie droite du panneau, sur le second plateau de la balance, de celle des deux âmes que le poids de ses péchés a voué à la damnation éternelle. Dans sa main droite, l’Archange brandit fermement l’épée et, en torsion sur lui-même, se retourne comme pour observer l’âme du damné.

La figure angélique révèle elle aussi « certains traits archaïques, dont l’ascendance est celle de la culture de la fin du XVe siècle, en particulier dans l’exécution de la cuirasse, imaginée comme un travail de métal repoussé produisant des prothomés humains et animaliers faisant face à des griffons, et d’autres motifs issus du répertoire ancien des grotesques, rappelant peut-être des sculpteurs comme Antonio Barili ou Lorenzo Marina. Le rendu des plis bouffants sur les manches, segmenté de manière quelque peu abstraite, reflète l’antériorité du panneau dans le parcours de Domenico. De même, la façon de relever les bandes de cuir autour de la taille du saint avec de la dorure, ou de définir la poignée de l’épée à l’aide de feuille d’or, constituent des éléments d’une tradition ornementale que l’artiste rejettera bientôt. » [6]Alessandro ANGELINI, op. cit., p. 40.

Au revers du panneau, est représenté un membre de la Confrérie de la Miséricorde en prière devant un Crucifix dont « la préciosité du dessin sur l’or […] indique la main d’un artiste loin d’être médiocre » qui évoquait « de loin » Baldassare Peruzzi à Pietro Torriti [7]Pietro TORRITI, op. cit., p. 184.. La section du panneau ne conserve du second priant qui devait figurer symétriquement en face, de l’autre côté de la croix, que les doigts des deux mains jointes en prière.

Notes

Notes
1 Tête de brancard funéraire.
2 « L’état assez précaire de cette peinture rendent difficile une attribution précise. Toutefois, il est clair, spécialement dans la figure du saint Michel, qu’elle dérive, ou mieux, qu’elle a été exécutée dans un cercle étroitement connecté à l’art de Pacchia. » Pietro TORRITI, La Pinacoteca Nazionale. I dipinti dal XV al XVIII secolo, Gènes, SAGEP-Monte dei Paschi di Siena, 1978, p. 184.
3 Andrea DE MARCHI, dans Fiorella SRICCHIA SANTORO (dir.), Da Sodoma a Marco Pino, Sienne, Monte dei Paschi di Siena, 1988 ; Gabriele FATTORINI, « Alcune questioni di ambito beccafumiano : il ‘Maestro delle Eroine Chigi Saracini’ e il ‘Capanna senese’), dans Pietro TORRITI (dir.), Beccafumi, Milan, Silvana, 1998.
4 Alessandro ANGELINI, dans AA, VV., Il buon secolo della pittura. Dalla maniera moderna al lume caravaggesco, Pise, Pacini editore, 2017, p. 40.
5 Voir, par exemple, le San Michele e il demonio de Bronzino (Turin, Palazzo Madama, Museo civico d’arte antica.
6 Alessandro ANGELINI, op. cit., p. 40.
7 Pietro TORRITI, op. cit., p. 184.