Pittore toscano, « Cristo in pietà con la Madonna e i Santi Giovanni Evangelista, Maria Maddalena e simboli della Passione »

Peintre toscan (fin du XIVe siècle – début du XVe siècle)

Cristo in pietà con la Madonna e i Santi Giovanni Evangelista, Maria Maddalena e simboli della Passione (Christ de piété avec la Vierge et les saints Jean l’Evangéliste, Marie Madeleine, et symboles de la Passion) fin XIVe-début XVe siècle.

Fresque, paroi gauche de la nef.

Inscriptions : /

Provenance : In situ.

Montalcino, Église de Sant’Agostino.

Ce type de représentation de l’Homme de douleurs, dressé à mi-corps dans son tombeau et entouré des Arma Christi [1]Les Arma Christi (armes du Christ) sont une autre dénomination des objets associés à la Passion dans le symbolisme et l’art chrétien et constituent une très ancienne tradition que l’on fait remonter généralement à Grégoire le Grand. Ces objets sont supposés à avoir concouru à la défaite de Satan. C’est pourquoi on les considérait comme des sortes d’emblèmes héraldiques … Poursuivre est également appelé Imago Pietatis. Au Moyen Âge, s’ajoutant à la vénération de la Croix, s’est développée une dévotion populaire pour les instruments de la Passion du Christ. Cette dernière a donné lieu à une multiplication des images du type Imago Pietatis qui s’explique notamment par le fait qu’une indulgence y était toujours attachée.

Ici, comme dans les emblèmes héraldiques, c’est parallèlement à la surface de l’image que s’organise un ensemble de visages et d’objets, dans une composition qui, visant la meilleure visibilité possible, évoque une sorte de panoplie au sens premier du terme.

Compte tenu du rôle d’aide-mémoire dévolu à ce type de représentation, la fresque est située à hauteur des yeux ; il est donc possible d’en repérer la plupart des éléments lorsque l’état de conservation en permet encore l’identification.

La figure du Christ mort occupe le centre de l’image. De part et d’autre de la figure centrale, on reconnaît la Vierge et Jean l’Evangéliste. Au premier plan, devant le tombeau, Marie Madeleine est agenouillée en prière.

Tout autour de ce groupe de personnages, une série d’objets et de symboles complète la panoplie :

  • le linceul suspendu devant le tombeau
  • la colonne de la flagellation
  • au sommet de la colonne, le coq du reniement de saint Pierre
  • le sceau dans lequel a été plongé l’éponge de vinaigre offerte au Christ
  • la lance du centurion Longin
  • la corde, à gauche, par laquelle le Christ a été attaché lors de sa nuit de prison
  • le long roseau, sur la droite, ayant servi à porter l’éponge de vinaigre vers le Christ (celle-ci est visible au sommet)
  • plusieurs mains :
    • la main du grand prêtre ayant giflé le Christ
    • celles de Pilate se lavant grâce à l’eau versée par une cruche
    • une autre, tenant la lanterne de Malchus
    • celle de Pierre tenant le coutelas avec lequel il coupe l’oreille de Malchus
  • plusieurs visages :
    • celui du Christ aux yeux bandés recevant des crachats
    • le Christ, à nouveau, recevant le baiser de Judas
    • Pierre, l’Apôtre, nimbé de l’auréole, écoutant le chant du coq
  • l’échelle, à droite, ayant servi à la Déposition
  • la croix, elle même sur laquelle sont visibles :
    • les clous
    • la couronne d’épines utilisée lors de la Dérision du Christ
    • deux fouets, qui évoquent la flagellation
    • les pinces ayant permis d’ôter les clous lors de la Déposition
    • le marteau ayant servi à planter les clous lors de la Crucifixion
    • le soleil et la lune évoquent l’éclipse qui, selon l’Evangile selon Matthieu, se serait produite pendant la durée de l’agonie du Christ [2]« Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eu des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : ‘Eli, Eli, lama sabachthani ?’ (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ ») »Évangile selon Matthieu (27, 45-46).

Notes

Notes
1 Les Arma Christi (armes du Christ) sont une autre dénomination des objets associés à la Passion dans le symbolisme et l’art chrétien et constituent une très ancienne tradition que l’on fait remonter généralement à Grégoire le Grand. Ces objets sont supposés à avoir concouru à la défaite de Satan. C’est pourquoi on les considérait comme des sortes d’emblèmes héraldiques du Christ.
2 « Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eu des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : ‘Eli, Eli, lama sabachthani ?’ (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ ») »Évangile selon Matthieu (27, 45-46).