Pace di Valentino, “Reliquiario della testa di San Galgano”

Pace di Valentino (né vers 1235 – documenté jusqu’en 1296)

Reliquiario della testa di San Galgano (Reliquaire de la tête de San Galgano), seconde moitié du XIIIe s.

Argent repoussé et ciselé, cuivre doré (la base) et bronze fondu et doré (les pattes de lion), filigranes, émaux champlevés, cabochons de verre et de pierre, h. : 101 cm., diam. : 37 cm.

Inscriptions : /

Provenance : Abbazia di San Galgano, Chiusdino, puis église de San Domenico, à Sienne [1]On sait que l’abbé de San Galgano, Bartolo di Giovanni, possédait un tabernacle construit dans l’église de San Domenico, à Sienne, en avril 1477. Voir SALLAY 2015, p. 148. ?

Chiusdino, Museo civico e diocesano d’arte sacra di San Galgano.

Un long texte d’accompagnement présente l’objet de manière très précise. On y apprend que cette œuvre d’orfèvrerie exceptionnelle à bien des égards a été exécutée par Pace (ou “Pacino”) di Valentino, “le plus important et le plus célèbre des orfèvres siennois de la seconde moitié du XIIIe s.” Il s’agit d’un “somptueux objet de plan octogonal […], conçu à la manière d’une micro-architecture, une sorte de tour entièrement ornée de figures, répondant à une typologie commune aux autres reliquaires d’origine cistercienne.

Dans le registre inférieur, séparés par des contreforts gothiques à l’intérieur desquels l’artiste a placé des couples d’anges, sont figurés les principaux épisodes de la vie du saint :

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  1. L’archange saint Michel invite Galgano à le suivre.
  2. Le jeune natif de Chiusdino se dirige vers Montesiepi guidé par saint Michel.
  3. Arrivé à Montesiepi, Galgano coupe une branche d’arbre pour fabriquer une croix de bois.
  4. N’y parvenant pas, Galgano enfonce son épée dans le terrain.
  5. Les propres parents de Galgano tentent de le faire renoncer à son choix d’une vie d’ermite.
  6. Galgano est tenté par le démon.
  7. Galgano reçoit la bénédiction divine.
  8. Ensevelissement de Galgano.

Immédiatement au-dessus, alternent des images en demi-buste du Christ, de la Vierge et d’anges.

Dans la bande médiane, apparaissent les mêmes figures du Christ et de la Vierge mais accompagnés, cette fois-ci, des douze apôtres, en pieds, disposés en couples entre d’élégantes fenêtres jumelées.

Dans le registre supérieur, les panneaux sont dédiés à la glorification de San Galgano et, vraisemblablement, de l’abbé Galgano Visconti qui, selon toute probabilité, a commencé la construction de la grande abbaye gothique et, dès lors, est célébré comme le véritable héritier de la spriritualité de Galgano. En tant qu’homonyme du saint, il était défini comme ‘Galgano second’ :

  1. Galgano est enlevé au ciel par deux anges.
  2. Galgano, le saint, et Galgano, l’abbé, sont accueillis par le Christ.
  3. Jésus présente Galgano, le saint, et Galgano, l’abbé, à saint Pierre.
  4. Saint Pierre ouvre les portes du Paradis aux deux Galgano accompagnés d’un ange.
  5. Saint Pierre accueille les deux Galgano, accompagnés d’un ange, au Paradis.
  6. Les deux Galgano sont admis à la contemplation de la Vierge.
  7. Le Christ couronne Galgano, le saint ; à sa droite, Galgano, l’abbé.
  8. Galgano de Chiusdino parmi tous les autres saints.

Le cycle figuratif est sans doute tiré de la Vita Sancti Galgani rédigée au Duecento par un moine de l’abbaye, et l’œuvre a été exécutée pour cette même abbaye, probablement dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Un mécanisme permettait au bandeau médian de s’abaisser afin de rendre visible le chef du saint.

Le reliquaire était souvent déplacé à Sienne car les liens entre l’abbaye et la cité étaient très étroits. Dans les premières années du Quattrocento, l’objet est documenté dans les locaux de l’Ospedale di Santa Maria della Scala ; vers la fin du siècle, il est transféré dans le couvent de Santa Maria Maddalena, via Roma, dans la partie occupée de nos jours par le jardin du Palazzo Bianchi Bandinelli ; en 1549, le reliquaire fut à nouveau déplacé et installée dans le monastère de Santa Maria degli Angeli, également connu sous le nom de “Santuccio” où il a été conservé jusqu’en 1926, époque où il fut transféré au Museo dell’Opera del Duomo. »

En 1977, le reliquaire a été rapporté à Chiusdino en même temps que le chef qu’il contenait, lequel est dorénavant conservé dans la chapelle de la maison natale de San Galgano.

Notes

Notes
1 On sait que l’abbé de San Galgano, Bartolo di Giovanni, possédait un tabernacle construit dans l’église de San Domenico, à Sienne, en avril 1477. Voir SALLAY 2015, p. 148.

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