Lorenzo Vecchietta, « Il Cristo al limbo »

Lorenzo Vecchietta (Sienne, 1410-1480)

Il Cristo al limbo (Le Christ aux limbes),

Fresque, détail du cycle du Credo, Baptistère de San Giovanni, Sienne.

Inscriptions :

  • (phylactère du prophète Osée) : « MO[R]SVS TVVS ERO INFERNE • OSEA » [1]
  • (phylactère de l’apôtre Thomas) : « DESCENDIT AD INFEROS TERTIA DIE RESURREXIT » [2]
  • (phylactère du Baptiste) : « salut du genre humain à travers le » [3]

Provenance : In situ.

Sienne, Baptistère de San Giovanni.

Dans la première travée de la nef centrale, le voûtain de gauche illustre le cinquième article du Credo. C’est pourquoi il représente à la fois le Christ dans les limbes et la Résurrection.

Au centre de la fresque, le Christ vient de pénétrer dans les limbes après en avoir abattu la porte sous laquelle gît un démon. Il apporte le fruit de la rédemption aux Justes qui ont vécu avant sa mort et sa résurrection. Regroupés dans une caverne, ces derniers implorent leur Sauveur. Parmi eux se trouvent les patriarches : Adam est un vieillard à la longue barbe grise qui s’avance, incliné vers le Christ, la main tendue. Eve est agenouillée les bras croisés ; à droite, apparaît Jean Baptiste, vêtu de peaux de bêtes et d’un manteau violet ; il montre un bandeau portant l’inscription qui l’accompagne traditionnellement : « ECCE AGNUS DEI ». Considéré le dernier des prophètes et le premier saint de la Bible, il symbolise une nouvelle fois le lien supposé unir l’Ancien et le Nouveau Testaments. On notera qu’il est le seul à être représenté avec une auréole. A gauche, un second démon vient de franchir la porte de l’Enfer pour s’enfuir.

Au sommet, apparait l’épisode de la Résurrection. Le Christ est représenté debout dans son tombeau à demi ouvert, portant l’étendard blanc de la Résurrection frappé de la croix rouge.

[1] « […] passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus, et sepultus » (Qui a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli). Quatrième article du Symbole des Apôtres réputé avoir été prononcé par Thomas

[2] « [O mors, ero mors tua] morsus tuus ero, inferne » ([Ô mort, je serai ta mort ;] je serai ta morsure, enfer). Livre d’Osée (Os 13, 14).

[3] « Ecce Agnus Dei[, ecce qui tollit peccata mundi] » (Voici l’Agneau de Dieu[, voici celui qui enlève les péchés du monde]). Évangile de Jean (Jn 1, 29).