Historiquement, le principe consistant à abréger certains mots représentait surtout un gain de temps dans le patient travail des copistes. Pour les imprimeurs, cet artifice permettait davantage de souplesse dans la mise en page, en particulier pour la justification des paragraphes. Les abréviations, très courantes dans les textes imprimés jusqu’au milieu du XVIe siècle, ont disparu progressivement. Les voyelles tildées ont toutefois perduré jusqu’au début du XVIIIe siècle. [1]Le tilde est un signe d’abréviation formé d’un trait horizontal (qui peut être sinueux) placé au dessus d’une lettre afin de signaler que la lettre suivante a été omise dans l’écriture (ex : bõ pour bon, etc.). L’actuels tilde espagnol ne fait que modifier la prononciation de la lettre « n »qu’il surmonte.
« Les abréviations médiévales peuvent être de plusieurs natures :
- contraction : une ou plusieurs lettres d’un mot sont omises mais la première et la dernière sont conservées. Un titulus [2]Dans ce contexte, le titulus est un trait suscrit plus ou moins horizontal et droit, ancêtre du tilde. peut signaler ce fait ; les contractions sont, de loin, plus fréquentes au Moyen Âge que pendant l’Antiquité, qui préférait la suspension.
- lettre suscrite : le mot est tronqué par contraction (on ne garde que la ou les premières lettres) et la finale (ou les finales) est écrite en hauteur, dans un petit format. Cette méthode s’est particulièrement bien conservée dans nos usages en français et en espagnol. Qu’on songe à des abréviations modernes comme 1er, vo (et non v° ; lire verso ou verbo), fo (folio), Dr (Docteur), Mme
- suspension : la finale (une ou plusieurs lettres) d’un mot (ou d’une syllabe) est omise. Souvent, un point abréviatif suit l’élément (mot ou syllabe) abrégé, deux points l’entourent, ou bien le titulus le surmonte, parmi de nombreux autres signes (dont le deux-points ou encore le point-virgule) ; la suspension de n et m finals (puis en fin de syllabe) est très fréquente et indiquée par le titulus (qui, dans cette fonction, donne le tilde ; il est parfois surmonté d’un point pour m suspendu). Par extension, on nomme suspension toute abréviation dans laquelle la dernière lettre du mot est absente ; exemples : a.d. → anno Domini, .n. → enim (« en effet »), ē → est (« [il / elle] est »), deb; → debet (« [il / elle] doit »), etc. → et cetera, dominū → dominum (« Seigneur » accusatif), etc. Cette méthode d’abréviation est encore très vivace en français (cf., etc., M.)
- logogrammes [3]Le logogramme est la plus petite unité significative du langage comme signe unique écrit qui représente un mot complet, indépendamment de la langue. Dans la majorité des cas, rien n’indique, dans un logogramme, comment il doit être prononcé. Voir, par exemple, les hiéroglyphes de l’Égypte antique. et symboles divers : des mots ou des syllabes entières peuvent être remplacés par un signe unique, que ce soient des ligatures (cf. esperluette) ou des lettres modifiées (barrées, surmontées de symboles, du titulus et autres signes). Les notes tironiennes ont fourni un grand nombre d’abréviations de ce type, qui abondent surtout dans les manuscrits de droit. » [4]D’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Abréviation_médiévale#cite_ref-1, consulté le 20.08.2022.
Les abréviations que l’on rencontre dans l’art byzantin et dans l’art médiéval concernent plus particulièrement les « noms sacrés », ou nomina sacra :
Notes
1↑ | Le tilde est un signe d’abréviation formé d’un trait horizontal (qui peut être sinueux) placé au dessus d’une lettre afin de signaler que la lettre suivante a été omise dans l’écriture (ex : bõ pour bon, etc.). L’actuels tilde espagnol ne fait que modifier la prononciation de la lettre « n »qu’il surmonte. |
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2↑ | Dans ce contexte, le titulus est un trait suscrit plus ou moins horizontal et droit, ancêtre du tilde. |
3↑ | Le logogramme est la plus petite unité significative du langage comme signe unique écrit qui représente un mot complet, indépendamment de la langue. Dans la majorité des cas, rien n’indique, dans un logogramme, comment il doit être prononcé. Voir, par exemple, les hiéroglyphes de l’Égypte antique. |
4↑ | D’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Abréviation_médiévale#cite_ref-1, consulté le 20.08.2022. |