Luca di Tommè, « Sant’Anna e la Madonna col Bambino »

13B627F3-52CC-4134-81A8-60FCD6EBD22E

Luca di Tommè (actif à Sienne entre 1356 et 1389)

Sant’Anna e la Madonna col Bambino (Sainte Anne et la Vierge à l’Enfant), datée et signé 1367.

Tempéra sur panneau, 210 x 230 cm.

Inscriptions : /

  • sur le phylactère tenu par Jean Baptiste : « ECCE AGNUS DEI ECCE QUI TOLLIS P… » [1]Il s’agit de la formule que l’on trouve dans les Évangiles (Jn 1, 29), habituellement inscrite sur le phylactère ou le rouleau que porte Jean Baptiste et qui le désigne comme acteur du Baptême du Christ. Voir « Iconographie des principaux saints ».
  • sur le cadre, au bas du panneau central (signature et date de l’œuvre) : « LUCA THOME DE SENIS PINSIT HOC OPUS MCCCLXVII »
  • sur le cadre, en grande partie refait, on pouvait lire les noms des saints figurés (certains sont encore visibles)

Provenance : Eglise des Cappucini, San Quirico d’Orcia.

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

fullsizeoutput_39ac

1

Le panneau central représente une scène qui s’apparente à un type de figuration appelé, en Italie, Sant’Anna Metterza, que nous traduisons en Sainte Anne Trinitaire. Sur le plan iconographique, Anne domine sa fille Marie (ici assise sur les genoux de sa mère et représentée à une échelle plus petite) ; Marie est à son tour placée au-dessus de son propre fils Jésus (qu’elle porte ici, comme le fait Anne avec elle-même, sur les genoux). La hiérarchie ainsi créée vise à valoriser le personnage de la mère de Marie, Anne, qui se trouve ainsi placée à l’origine de la filiation.

Les quatre personnages réunis dans les panneaux latéraux sont :

  • Catherine d’Alexandrie, portant la roue hérissée, instrument de son supplice, et la palme du martyre
  • Jean Baptiste : les mots inscrits sur le phylactère qu’il tient de la main gauche sont extraits de l’Evangile de Jean (1, 29) et esquisse de la main droite un geste de bénédiction à l’égard du groupe du panneau central et, plus particulièrement, à l’attention du Christ
  • Antoine Abbé, éternel ermite appuyé sur sa béquille en forme de « T »
  • Agnès, qui n’est pas accompagnée, pour une fois, de l’agneau qui, par consonance avec son prénom, est son symbole iconographique distinctif ; elle tient de la main droite une chaînette au bout de laquelle pend un anneau qui semble être en forme de cœur (?)

Au registre supérieur, on peut voir :

  • dans le gâble central, un saint André [2]Il n’est actuellement pas possible de savoir avec certitude si la figure du saint André fait partie ou non du retable d’origine. dont la présence surprend en cet endroit de l’œuvre (on attendrait plutôt ici un Christ bénissant), et qui s’est révélé ne pas être de la main de Luca di Tommè ; une substitution a peut-être eu lieu lors du transfert de l’œuvre, à la fin du XIXe siècle, du couvent des Capucins de San Quirico d’Orcia où elle était conservée entièrement démantelée, jusqu’à la Pinacothèque de Sienne. On sait d’ailleurs qu’à l’occasion de la reconstitution de l’ensemble, une fois l’œuvre parvenue à destination, les boiseries dorées ont été excessivement refaites.
  • Dans les quatre gâbles latéraux sont représentés, en train d’écrire, les quatre évangélistes : dans l’ordre

Notes

Notes
1 Il s’agit de la formule que l’on trouve dans les Évangiles (Jn 1, 29), habituellement inscrite sur le phylactère ou le rouleau que porte Jean Baptiste et qui le désigne comme acteur du Baptême du Christ. Voir « Iconographie des principaux saints ».
2 Il n’est actuellement pas possible de savoir avec certitude si la figure du saint André fait partie ou non du retable d’origine.

Laisser un commentaire