Girolamo di Benvenuto, « Assunzione della Vergine »

Girolamo di Benvenuto

Girolamo di Benvenuto (Sienne, 1470 – 1524)

Assunzione della Vergine (Assomption de la Vierge),

Fresque

Inscriptions : au bas des niches feintes ou dans des phylactères, elles concernent essentiellement les noms des personnages représentés.

Provenance : In situ.

Torrita di Siena, Cappella della Madonna delle Nevi.

Organisation du décor peint


San Costanzo

San Sebastiano

Annunciazione

Niche

Assunzione

Intrados

Redentore

Profeti e patriarchi

Santi e sante


Santa Flora

San Rocco


Au sommet de la paroi, Dieu-le-Père assiste à l’Annonciation qui est en cours juste au-dessous. De part et d’autre du sommet de l’arche de la niche, Gabriel et Marie ont entamé le dialogue au cours duquel le Verbe dont l’archange est le messager s’incarne dans le corps de Marie. Dans un vase placé sur l’axe de symétrie de la scène, trois tiges de lys évoquent la pureté virginale de Marie et, de fait, emplissent ainsi la fonction symbolique qui leur est généralement allouée dans l’iconographie de cet épisode.

Sur deux niveaux de niches feintes, quatre saints ont pris place de part et d’autre de la niche : San Costanzo, qui est le Protecteur de la ville, Santa Flora, Patrone de Torrita où lui est dédiée l’une des églises principales. Plus bas, les saints Sebastiano et Rocco (Roch) que l’on invoquaient partout contre la peste.

Dans le renfoncement de la niche, nous assistons à l’Assomption, thème siennois s’il en est. Vêtue d’un manteau blanc parsemé d’étoiles d’or – le blanc est la couleur habituelle de la Vierge lorsqu’elle est représentée dans la situation de l’Assomption -, Marie, assise frontalement dans une position qui s’apparente à celle dite « en majesté », assise sur un trône invisible, les mains jointes, adopte l’attitude invariablement reprise par les peintres depuis Duccio (Assomption de la verrière de la Cathédrale de Sienne) et Simone Martini (Assomption de la Porta Camollia). Autour d’elle, deux registres d’anges musiciens accompagnent son élévation vers les cieux, tandis que l’apôtre Thomas s’apprête, comme il le fait invariablement dans les Assomptions toscanes, à recueillir la ceinture qu’elle a laissée tomber à son intention : la foi de Thomas, on le sait, a besoin de preuves.

L’intrados de la niche où se déroule l’Assomption est, lui aussi, orné de figures qui se déploient sur trois registres. Au sommet, le Rédempteur, les bras largement ouverts, s’apprête à accueillir sa mère dans le royaume où celle-ci est destinée à régner. De part et d’autres, douze figures de prophètes et de patriarches de l’Ancien Testament (excepté l’une d’entre elles, celle de Jean Baptiste), peuvent être identifiées grâce aux phylactères dont le rôle principal, justement, est de permettre au fidèle de se situer parmi cette foule d’hommes aux barbes longues. Ces phylactères s’enroulent sur eux-mêmes et autour des têtes des prophètes avec élégance et une légèreté qui évoque irrésistiblement un flottement dans les airs, et confère à l’ensemble une allure particulièrement décorative. Tout en bas, au niveau du pilier (comprendre : encore sur la terre), Paul et Pierre, à gauche, et Madeleine et Catherine d’Alexandrie, à droite, assistent à l’événement tout en contribuant à grossir la foule des saints qui peuplent l’univers céleste.

De bas en haut : les saints Paul et Pierre, puis les prophètes et patriarches Abraham (« ABRAM »), Amos (« AMOS »), Isaac (« YSAAC »), Jean-Baptiste (« ECCE AGNUS »), Joël (« JOHEL ») Michée ? (« MACHEAS »), Isaïe ? (« I[…]S »), Sophonie (« SOPHONIA »), Jérémie (« HIEREMIA »), Aggée (« AGGEVS »), Jacob (« IACOB »), Joseph (« IOSEPH »).

De bas en haut, les saintes Madeleine et Catherine d’Alexandrie, puis le roi David [2] et les prophètes et les patriarches Jonas (« IONAS »), un prophète non identifiable, Moïse [3], Zacharie (« ZACHARIAS »), Daniel (« DANIEL »), Nahum (« NAVM »), Mathusalem (« METHUSALEM ») [4], Habacuc (« ABACHVC »), Osée (« OSÉE »), Abdias (« ABDIAS »), Malachie (« MALACHIAS »).

L’ensemble des personnages figurés sur l’intrados comporte les quatre patriarches (Abraham, Isaac, Jacob, Joseph), les quatre grands prophètes (Isaïe, Jérémie, Daniel et, peut-être, Ezéchiel s’il est possible de le reconnaître dans l’une des deux figures non identifiées), les douze petits prophètes (Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Abacuc, Sophonie, Aggée, Zaccharie, Malachie) ainsi que Moïse, David, Mathusalem et Jean Baptiste.

[1] Jean Baptiste figure à cette place en tant que prophète non pas de l’Ancien mais du Nouveau Testament, ce qui lui vaut aussi le titre de Précurseur.

[2] David n’a nul besoin d’un phylactère pour être identifié : la lyre dont il pince les cordes y pourvoit.

[3] Comme David, Moïse porte deux symboles qui suffisent à le reconnaître : il s’agit des Tables de la loi.

[4] Mathusalem est la personne la plus âgée mentionnée dans l’Ancien Testament.