Giovanni di Lorenzo Cini (Sienne, 1487 ? – 1562)
La vittoria di Porta Camollia a Siena nel 1526 (La victoire de la Porte Camollia à Sienne en 1526), 1526.
59,3 x 50 cm.
Archivio di Stato di Siena, n° 49.
Inscriptions :
- (sur le ruban qui court au dessus du cartouche) : « OBSESSA AD CAMULLIAM ERUMPIT HOSTEMQUE SENA FUGAT, DISPERDIT XXV IULY MDXXVI » [1]Assiégée à Camollia, Sienne brise l’ennemi et le met en fuite le 25 juillet 1526
- (dans le cartouche) : « TABULAM HANC PRO ARTE SUA EXORNATAM, INVITA QUAMVIS FORTUNAE TENUITATE, IN CURIA LOCANDAM SENATUI LIBENS ANIMO DONUM DEDIT. LAURENTIUS ROSI COELATOR MENSE IUNY MDCCLVIII » [2]Malgré la modicité de sa fortune, il a fait don de cette plaque ornée avec art au sénat afin qu’elle soit placée dans la salle d’audience. Lorenzo Rosi, charpentier, au mois de juin 1758..
Provenance : Commune de Sienne.
Sienne, Palazzo Piccolomini, Archivio di Stato, Museo delle Biccherne.
L’œuvre représente la victoire de la Porte Camollia, épisode célèbre de l’histoire de la ville au cours duquel les siennois défirent l’armée florentine envoyée par le pape Clément VII contre la ville. Elle nous offre, par la même occasion, une vue de la zone hors les murs située au nord de Sienne. Celle-ci est d’une grande précision et d’un interêt historique remarquable :
- Au premier plan à gauche, apparaît le mur de façade de l’« Antiporto di Camollia », sur le fronton duquel on devine la fresque représentant la « Vierge de l’Assomption », achevée par Bartolomeo Bulgarini d’après un projet de Simone Martini.
- Jouxtant l’Antiporto, on distingue l’oratoire Sant’Antonio da Padova, qui deviendra plus tard l’oratoire San Bernardino al Prato.
- À l’arrière de l’Antiporto, s’élève une tour (qui n’existe plus) appellée « Torrazzo di Mezzo », que l’on voit ici ici partiellement détruite par les canons ennemis, avec accolée à la tour, la petite église San Basilio, aujourd’hui disparue également.
- Plus haut, à l’entrée de la ville, la Porta Camollia, dans sa forme médiévale bien différente de son aspect actuel, se reconnaît aux deux blasons de la façade (celui de la Commune de Sienne, la Balzana, et celui du Capitaine du Peuple, représenté par un lion rampant sur fond rouge), ainsi qu’aux deux drapeaux qui flottent à son sommet, l’un avec l’aigle impérial et l’autre, plus grand, avec l’image de l’Immaculée Conception.
- Enfin, Sienne s’étend derrière ses hautes murailles de brique : parli la masse dense des maisons et les nombreuses tours, presque toutes démolies par la suite, on reconnaît la Cathédrale (sa coupole, son campanile et le Facciatone), ainsi que la Tour du Mangia, à l’extrémité droite.
En bas, l’inscription a été entièrement repeinte au XVIIIe siècle. Contrairement à toutes les inscriptions rencontrées jusqu’ici, elle ne mentionne pas les officiers en fonction à l’époque concernée mais mentionne l’événement représenté ainsi que la dédicace voulue par le charpentier Lorenzo Rosi qui, en 1758, fit don de l’œuvre à la Municipalité.
Deux autres œuvres contemporaines commémorent l’événement :
- Une peinture de 1526, également de Giovanni di Lorenzo, « La Vierge protège Sienne pendant la bataille de Camollia », réalisée pour l’église San Martino de Sienne.
- Une autre tablette, réalisée cette fois par Domenico Beccafumi, L’offrande à la Vierge des clés de la cité (Chatsworth, Devonshire Collection, Trustees of the Chatsworth Settlement Devonshire Collection) se fait l’écho de la cérémonie solennelle organisée dans la Cathédrale, sur l’autel de la Madonna delle Grazie, la veille de la bataille de Camollia.