Giovanni di Paolo e Matteo di Giovanni, “Assunzione della Vergine”

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Giovanni di Paolo (Sienne, v. 1400 – 1482)

Assunzione della Vergine (Assomption de la Vierge), vers 1460.

Tempéra et or sur panneaux, 240 x 101 cm.

Inscriptions :

  • (sur la banderole du roi David) : « ASSUNTA EST MARIA IN CELI » [1]« Assumpta est Maria in cælum, gaudent Angeli. Laudantes benedicunt Dominum. » (Marie a été élevée au ciel, les Anges se réjouissent. Ils louent et bénissent le Seigneur). Ps (sur la banderole du prophète Daniel) : (sur la banderole du prophète ) : «  (sur la banderole de Jean Baptiste) : «  Asciano, Museo Civico Archeologico e d’Arte Sacra. Palazzo … Poursuivre.

    Le panneau de l’Assunzione della Vergine peint par Giovanni di Paolo provient quant à lui d’un troisième retable, le Polyptyque de San Galgano, lui aussi démembré, dont il constituait la partie centrale (les panneaux latéraux ainsi que la prédelle de ce polyptyque sont aujourd’hui visibles à la Pinacoteca Nazionale de Sienne).

    Les deux images de l’Assomption, celle de Matteo di Giovanni, à Londres, ainsi que celle de Giovanni di Paolo, ici même, s’inspirent du modèle peint à l’Antiporto di Camollia, à Sienne, fresque aujourd’hui perdue, que l’on attribue à Simone Martini, bien que celui-ci n’aie pas eu la possibilité de terminer l’œuvre dont il était le concepteur, ainsi que l’auteur du dessin inachevé [2]Voir annexe : « L’Assomption de Simone à l’Antiporto di Camollia. ».

    Panneau central (Giovanni di Paolo)

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    La fidélité des peintres siennois aux grands modèles qui ont constitué l’identité civique de la cité est telle que la structure de cette Assomption de Giovanni di Paolo, dérivée de celle de Simone Martini, est grosso modo la même que celle de l’œuvre de Matteo di Giovanni dont elle a dorénavant pris la place dans la présentation du Musée d’Asciano. 

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    Au centre du panneau, sur l’axe de symétrie, peinte plus grande que tous les autres personnages pour affirmer sa prééminence sur eux, Marie est vêtue du manteau blanc qu’elle porte toujours lorsqu’elle est représentée en tant que Vierge de l’Assomption [3]C’est d’ailleurs en tant que Vierge de l’Assomption que Marie est considérée Patrone et Protectrice de la ville de Sienne. La raison de ce choix tient au fait que les autorités civiques ayant prononcé ce vœu considéraient que lors de l’Assomption, Marie se rapprochait du Dieu auprès duquel elle serait dorénavant appelée à être leur intercesseur, fonction sans doute facilitée … Poursuivre. Celui-ci est richement orné, signe que la Vierge se dirige vers le ciel dont elle est appelée à être la souveraine. Ce manteau est légèrement fendu à hauteur du ventre maternel qu’il indique discrètement, afin de rappeler qu’il a miraculeusement porté le Christ. Elle est environnée de séraphins formant une sorte de trône évanescent qui l’emporte vers le ciel tandis qu’un cercle d’anges musiciens directement hérités de Simone Martini accompagne cette ascension d’un mouvement ondulatoire.

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    Demeuré sur terre, dans la partie basse de l’œuvre, sur cet axe de symétrie, Thomas, qui a pourtant déjà touché la plaie du Christ pour vaincre une première fois son incrédulité, reçoit, conformément à la légende, la ceinture que la Vierge a laissé échapper à son intention, alors qu’elle vient de quitter le tombeau que l’on voit maintenant vide. 

    Au fur et à mesure que le regard monte vers le haut de l’image, et qu’au même rythme se rapproche le firmament, les anges musiciens laissent la place aux saints et aux prophètes de l’Ancien Testament, signe de l’imminence de la fin du voyage. Tout en haut, comme il se doit, apparaît la figure du Christ, les bras grands ouverts, s’apprêtant à accueillir Marie dans son royaume.

    Les images de l’Assomption de la Vierge revêtaient une importance particulière à Sienne, et il allait de soi, pour les villes placées sous la domination de cette dernière (c’était le cas d’Asciano au XVe siècle), que la commande d’un grand retable comportant une image aussi frappante exprimait aussi leur allégeance au gouvernement de la cité.

    Notes

    Notes
    1 « Assumpta est Maria in cælum, gaudent Angeli. Laudantes benedicunt Dominum. » (Marie a été élevée au ciel, les Anges se réjouissent. Ils louent et bénissent le Seigneur). Ps
  • (sur la banderole du prophète Daniel) :
  • (sur la banderole du prophète ) : « 
  • (sur la banderole de Jean Baptiste) : « 
  • Asciano, Museo Civico Archeologico e d’Arte Sacra. Palazzo Corboli.

    Provenance : Collégiale de Sant’Agata, Asciano.

    Pouvant induire que l’œuvre a été réalisée à quatre mains, le cartel qui l’accompagne est un peu ambigu. En réalité, le triptyque que l’on peut voir actuellement résulte d’un assemblage hétéroclite, effectué vers 1883, à partir de différents panneaux de deux polyptyques d’Asciano : une Assomption peinte par Giovanni di Paolo pour l’église de Sant’Agata, et deux panneaux latéraux (Saint Augustin et Saint Michel) peints, ceux-ci, par Matteo di Giovanni pour l’église de Sant’Agostino.

    Le Polyptyque d’Asciano, de Matteo di Giovanni, a été démembré au XIXe s. ; son panneau central (également une Assomption) est alors parti pour l’Angleterre où il se trouve toujours (Londres, National Gallery) ; les autres, excepté les deux panneaux latéraux, sont dorénavant éparpillés dans diverses collections à travers le monde ((Voir :  »Le retable d’Asciano : hypothèse de reconstitution » dans l’article consacré au Polyptyque d’Asciano  de Matteo di Giovanni

    2 Voir annexe : « L’Assomption de Simone à l’Antiporto di Camollia. »
    3 C’est d’ailleurs en tant que Vierge de l’Assomption que Marie est considérée Patrone et Protectrice de la ville de Sienne. La raison de ce choix tient au fait que les autorités civiques ayant prononcé ce vœu considéraient que lors de l’Assomption, Marie se rapprochait du Dieu auprès duquel elle serait dorénavant appelée à être leur intercesseur, fonction sans doute facilitée par la proximité.

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