
Anonimo senese del Cinquecento (Vincenzo Tamagni [San Gimignano, 1492 – 1530] ?)
Compianto sul Cristo morto (Déploration sur le Christ mort).
- de part et d’autre de la scène principale :
- Allegoria della Fortitudine (Allégorie de la Force d’âme)
- Allegoria della Fede (Allégorie de la Foi)
Fresque.
Provenance : In situ.
Chiusure (Asciano), abbaye de Monte Oliveto Maggiore.
Le marteau que l’on voit encore dans la main de Joseph d’Arimathie [1]Le personnage à la longue barbe blanche apparaît sur la droite, comme s’il venait d’entrer dans le champ de l’image en en franchissant le bord., de même que les trois clous et la couronne d’épine qui gisent au sol à ses pieds, invitent à penser que le Christ vient d’être déposé de la croix. Les bras raidis, écartés du corps inerte comme s’ils demeuraient dans l’attitude imposée par le long supplice dont celui-ci conserve l’empreinte, le voici maintenant installé de manière improbable sur le rebord d’une structure géométrique évoquant selon toute vraisemblance la forme d’un tombeau. La tête renversée vers l’arrière, Jésus est porté serré contre elle par la Vierge qui l’enlace entre ses bras. Autour du groupe principal formé par la Mère et le Fils, les saintes femmes s’activent, l’une à soutenir la Vierge, l’autre à serrer l’avant-bras gauche du Christ mort, la troisième à essuyer les pieds de celui-ci avec ses cheveux, geste que la tradition attribue à Marie Madeleine bien que les évangiles divergent sur ce point [2]Dans le cas présent, l’attitude de Marie Madeleine, identifiable à la richesse de ses vêtements et à sa coiffure sophistiquée, se réfère à l’épisode de Béthanie tel que décrit par Jean (Jn, 12, 1-8), au cours duquel le Christ évoque le parfum qu’une autre Marie, sœur de Marthe, conserve en prévision de son enterrement : “Six jours avant la Pâque, Jésus se … Poursuivre. Debout aux cotés de la Vierge, Jean soulève tristement la main droite du Christ.
Au loin dans le paysage, sur le mont du Calvaire, apparaissent les trois croix desquelles les corps suppliciés des deux larrons n’ont pas encore été déposés. A gauche, dans la vallée, la ville qui apparaît doit être interprétée comme une représentation de Jérusalem. Les figures allégoriques traitées en grisaille représentent deux vertus : l’une est théologale (la Foi), l’autre est cardinale (la Force d’âme). Toutes deux, par leur présence, agissent à la fois comme un commentaire de la scène centrale et comme une incitation à agir en conséquence pour le moine qui, parcourant l’escalier, s’est arrêté un instant pour regarder.
L’instant particulier, qu’aucun texte canonique n’évoque, fait partie des thèmes fréquemment représentés en raison de leur dimension pathétique, apte à émouvoir le spectateur et à susciter la méditation : la déploration du Christ, qui précède sa mise au tombeau, s’inscrit dans un temps suspendu, où peut s’exprimer la douleur du petit groupe des derniers fidèles qui ne parviennent pas encore à prendre congé du Christ.
L’auteur de l’œuvre n’est pas identifié avec certitude. D’une beauté réelle en dépit d’une certaine rudesse dans le traitement des figures, celle-ci pourrait revenir à Vincenzo Tamagni, l’un des meilleurs élèves de Sodoma, qui est également intervenu dans d’autres parties de l’abbaye.
Notes
1↑ | Le personnage à la longue barbe blanche apparaît sur la droite, comme s’il venait d’entrer dans le champ de l’image en en franchissant le bord. |
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2↑ | Dans le cas présent, l’attitude de Marie Madeleine, identifiable à la richesse de ses vêtements et à sa coiffure sophistiquée, se réfère à l’épisode de Béthanie tel que décrit par Jean (Jn, 12, 1-8), au cours duquel le Christ évoque le parfum qu’une autre Marie, sœur de Marthe, conserve en prévision de son enterrement : “Six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait ressuscité. On prépara là un festin en son honneur. Marthe s’occupait du service, et Lazare avait pris place à table avec Jésus. Marie prit alors un demi-litre de nard pur, un parfum très cher : elle le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum. Judas Iscariot, l’un des disciples de Jésus, celui qui allait le trahir, dit : Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum ? On en aurait tiré au moins trois cents pièces d’argent qu’on aurait pu donner aux pauvres ! S’il parlait ainsi, ce n’était pas parce qu’il se souciait des pauvres ; mais il était voleur et, comme c’était lui qui gérait la bourse commune, il gardait pour lui ce qu’on y mettait. Mais Jésus intervint : Laisse-la faire ! C’est pour le jour de mon enterrement qu’elle a réservé ce parfum. Des pauvres, vous en aurez toujours autour de vous ! Tandis que moi, vous ne m’aurez pas toujours avec vous.” (Jn 12, 1-8). |
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