Joseph, le saint charpentier, est l’époux de la Vierge Marie. Les textes canoniques ne donnent que très peu d’informations sur lui et l’on ignore aussi bien la date de sa naissance que celle de sa mort. [1]La tradition estime que Joseph, du fait de sa disparition des Évangiles avant le début de la vie publique de Jésus, est mort peu avant cette époque : le veuvage de Marie pourrait ainsi expliquer qu’elle se soit rendue seule aux noces de Cana.
C’est dans les évangiles selon Matthieu et selon Luc que se trouve les premières apparitions de Joseph. [2]Chacun des deux textes contient une généalogie de Jésus faisant remonter celui-ci au roi David. Chacun d’eux, cependant, part de deux filiations distinctes : Matthieu (Mt 1, 1-16) suit la lignée royale aînée de Salomon, tandis que Luc (Lc 3, 23-38) suit une ligne cadette, celle de Nathan, autre fils de David et de Bethsabée. Les textes plus anciens du Nouveau Testament, notamment l’évangile de Marc, ne font pas état de son rôle de père nourricier de la Sainte Famille.
« La situation peut paraître paradoxale : l’homme qui a été le plus proche de la Vierge et de l’Incarnation, celui qui est le père nourricier, le père « putatif» du Christ, c’est-à-dire désigné comme tel par la société, cet homme ne bénéficie pas d’un culte officiel avant la fin du XVe siècle. Pourtant, les théologiens se sont souvent intéressés à saint Joseph en abordant l’histoire de la Vierge ou la définition du mariage.« [3]Paul Payan, « Ridicule ? L’image ambiguë de saint Joseph à la fin du Moyen Âge », dans Médiévales, 39, Année 2000, pp. 96-111.
Iconographie
Joseph est généralement représenté barbu, vêtu d’un manteau jaune.
L’équerre du charpentier, le bâton fleuri du fiancé élu, la gourde de la fuite en Égypte, le lys sont ses principaux attributs iconographiques dans les images où il figure seul. Ailleurs, c’est le contexte environnant qui permet de l’identifier.
Scènes de la vie du saint :
Joseph est toujours présent, et parfois acteur, dans les principales scènes de l’enfance du Christ :
- Mariage de Joseph et Marie. Le miracle du bâton fleuri.
- Nativité
- Adoration des bergers
- Adoration des mages : comme dans l’épisode qui précède, et jusqu’au XVe s., Joseph est généralement représenté pensif, la tristesse lisible dans les yeux, le visage appuyé sur sa main gauche, dans tous les cas dans une attitude caractéristique de la mélancolie. Les peintres du Moyen Âge insistent sur la couleur jaune de son manteau. Un jaune qui affiche l’ignominie qui frappait Joseph aux yeux des hommes. Ce même jaune qui, selon des codes encore en cours aujourd’hui, convenait aussi bien aux traîtres – ainsi Judas – qu’à ceux à ceux qui étaient victimes de tromperie.
- Présentation du Christ au Temple
- Les songes de Joseph
- Fuite en Égypte
- Jésus parmi les docteurs
Notes
1↑ | La tradition estime que Joseph, du fait de sa disparition des Évangiles avant le début de la vie publique de Jésus, est mort peu avant cette époque : le veuvage de Marie pourrait ainsi expliquer qu’elle se soit rendue seule aux noces de Cana. |
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2↑ | Chacun des deux textes contient une généalogie de Jésus faisant remonter celui-ci au roi David. Chacun d’eux, cependant, part de deux filiations distinctes : Matthieu (Mt 1, 1-16) suit la lignée royale aînée de Salomon, tandis que Luc (Lc 3, 23-38) suit une ligne cadette, celle de Nathan, autre fils de David et de Bethsabée. |
3↑ | Paul Payan, « Ridicule ? L’image ambiguë de saint Joseph à la fin du Moyen Âge », dans Médiévales, 39, Année 2000, pp. 96-111. |
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