Lippo Vanni, « Madonna in trono col Bambino e i Santi Francesco, Giovanni Battista, Caterina d’Alessandria e il Beato Pietro da Siena »

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Lippo Vanni (Sienne, actif entre 1340 et 1375)

Madonna in trono col Bambino e i Santi Francesco, Giovanni Battista, Caterina d’Alessandria e il Beato Pietro Martinozzi da Siena. Finto polittico (Vierge à l’Enfant sur un trône et les saints François, Jean Baptiste, Catherine d’Alexandrie et le bienheureux Pierre Martinozzi de Sienne. Polyptyque feint), troisième quart du XIVe s.

Fresque détachée.

Inscriptions :

  • (dans le phylactère de Jean Baptiste) : « ECCE AGNUS DEI ECCE QUI TOLLIT » [1]Ecce Agnus Dei, ecce Qui tollit peccatum mundi (« Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde »). Évangile de Jean (Jn, 1, 29).
  • (dans le phylactère de Marc) : « S[ANCTUS] MARCUS »
  • (dans le phylactère de Jean) : « S[ANCTUS] IOHANNES »
  • (dans le phylactère de Matthieu) : « S[ANCTUS] MATHEU[S]
  • (dans le phylactère de Luc) : « S[ANCTUS] LUCAS »

Provenance : In situ.

Sienne, Église de San Francesco.

Le polyptyque peint à fresque par Lippo Vanni appartient à une typologie de peinture murale qui résulte, selon Elisa Camporeale, du « ‘transfert’ fictif d’un artefact [2]Produit de l’art. en bois sur le mur [que l’on rencontre] dans l’œuvre des peintres florentins et siennois actifs à Assise au début du XIVe siècle. Plus tard cette typologie sera appelée à se préciser et à rayonner en Italie centrale. Les premiers cas de [polyptyques] muraux se trouvent à l’intérieur de la Basilique de San Francesco à Assise, chantier international et lieu d’échanges artistiques [3]Il s’agit de fresques représentant la Madonna col Bambino tra San Nicola e San Francesco peinte par un émule de Giotto autour de 1300 (autel de Cappella di San Nicola) et d’une partie du monument funéraire de Gian Gaetano Orsini dans laquelle les deux saints latéraux intercèdent en faveur du défunt représenté à l’intérieur de la chambre funéraire sculptée au-dessous.. Ce contexte, vibrant de défis illusionnistes et plein d’élaborations et de réponses à de tels creusements de la paroi, a probablement contribué au développement et au lancement de cette trouvaille. » [4]Elisa CAMPOREALE, « Polittici murali del Trecento e Quattrocento : un percorso dall’Umbria alla Toscana », Atti e Memorie dell’Accademia Toscana di Scienze e Lettere La Colombaria, vol. LXXVI, Nuova serie LXII, Florence, Olschki, 2011, p. 26.

Ici, l’effet de creusement de la paroi murale est rendu plus saisissant encore par l’emplacement de la fresque dans une chapelle-niche [5]« À la fin du XIIIe et au XIVe siècle, est apparu un [nouveau] type de chapelle intégré dans l’épaisseur des murs de la nef : la chapelle-niche. La popularité de telles structures est attestée par le fait que, dans de nombreuses églises, elles étaient inclues dans des successions d’évidements muraux spécialement construits à cet effet, et destinés à abriter des autels … Poursuivre dont elle occupe entièrement le fond. Située à hauteur d’homme, la fresque offre la possibilité d’un examen rapproché.

COURONNEMENT

Le couronnement de cet étonnant polyptyque comporte cinq pinacles sur lesquels on distingue, en dépit de la pénombre :

REGISTRE PRINCIPAL

En toute logique, la Vierge portant l’Enfant occupe le panneau central. Elle est entourée des saints François d’Assise, les paumes levées recevant les stigmates, Jean Baptiste, Catherine d’Alexandrie et du bienheureux franciscain Pierre de Sienne, identifiable à sa bure de couleur marron et à la palme symbolique qu’il brandit, dont la présence dans l’œuvre est liée au contexte franciscain. [6]

PRÉDELLE

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1.

Dans la partie centrale de la prédelle simulée, la Vierge de douleur, le Christ de Piété et Jean l’Évangéliste sont entourés, de part et d’autre, par les quatre évangélistes : Marc (fig. 2), Jean (fig. 3), Matthieu (fig. 4) et Luc (fig. 5)..

2.
4.
3.
5.

Notes

Notes
1 Ecce Agnus Dei, ecce Qui tollit peccatum mundi (« Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde »). Évangile de Jean (Jn, 1, 29).
2 Produit de l’art.
3 Il s’agit de fresques représentant la Madonna col Bambino tra San Nicola e San Francesco peinte par un émule de Giotto autour de 1300 (autel de Cappella di San Nicola) et d’une partie du monument funéraire de Gian Gaetano Orsini dans laquelle les deux saints latéraux intercèdent en faveur du défunt représenté à l’intérieur de la chambre funéraire sculptée au-dessous.
4 Elisa CAMPOREALE, « Polittici murali del Trecento e Quattrocento : un percorso dall’Umbria alla Toscana », Atti e Memorie dell’Accademia Toscana di Scienze e Lettere La Colombaria, vol. LXXVI, Nuova serie LXII, Florence, Olschki, 2011, p. 26.
5 « À la fin du XIIIe et au XIVe siècle, est apparu un [nouveau] type de chapelle intégré dans l’épaisseur des murs de la nef : la chapelle-niche. La popularité de telles structures est attestée par le fait que, dans de nombreuses églises, elles étaient inclues dans des successions d’évidements muraux spécialement construits à cet effet, et destinés à abriter des autels latéraux ainsi que les dalles funéraires de leurs donateurs. À bien des égards, leur forme faisait écho à celle des arcosolia traditionnellement utilisés dans les cimetières et les espaces funéraires dans l’enceinte même de l’église, et on peut supposer qu’elles ont délibérément imité ces modèles en raison de leur utilisation comme lieux de mémoire directement liés à des sépultures individuelles ou familiales. Les exemples existants montrent qu’elles pouvaient être embellis par des revêtements de marbre et des décorations à fresques. Plusieurs sources, dont une peinture de Sassetta représentant le Miracle du Sacrement (Miracle of the Sacrament, 1423, à Durham), nous apprennent qu’elles pouvaient aussi abriter des polyptyques composites et panneaux en forme de lunette, un peu comme ceux d’occasion occasionnellement utilisé pour les tombes […]. » Michele BACCI, « Side Altars and ‘Pro Anima’ Chapels in the Medieval Mediterranean : Evidence from Cyprus », dans KROSEN, Justin E. A., SCHMIDT, Victor M. (dir.) The Altar and its Environment. 1150-1400, Turnhout, Brepols (Studies in the visual cultures of the Middle Ages, vol. 4), 2009.