GALLERIA DELLE STATUE

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Galerie des statues [1]Anciennement appelée « sala del portale del duomo » (salle du portail de la Cathédrale).

L’essentiel des statues exposées dans cette salle provient de la façade de la Cathédrale où elles ont été remplacées par des copies. Une partie moins importante est constituée de fragments d’architecture et de sculptures provenant des flancs ainsi que de l’intérieur de l’édifice, notamment, de la Cappella della Madonna delle Grazie détruite au XVIIe siècle.

La galerie est séparée en deux parties par une grille de fer forgé datant du XVe siècle, reposant sur les éléments d’un muret d’enceinte, lui-même orné de bas-reliefs de l’école de Nicola Pisano. Il s’agit d’un fragment de l’ancienne clôture du chœur de la Cathédrale.

Première partie de la galerie

Œuvres présentées dans la salle, en commençant à gauche de la porte d’entrée et en poursuivant de gauche à droite  :

Seconde partie de la galerie
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Giovanni Pisano, concepteur de la façade destinée à la Cathédrale de Sienne, est également l’auteur de la série de figures monumentales qui semblent y dialoguer de part en part. Probablement incité par le fait qu’elles seraient, une fois achevées, situées à une certaine hauteur, le sculpteur a réalisé ces différentes figures, dont la taille est sensiblement supérieure à l’échelle humaine, avec une audace stupéfiante, créant un ensemble qui constitue un véritable repère au sein de l’histoire mondiale de la sculpture. Ces statues, sculptées avec une liberté si grande qu’elles ont donné lieu à de nombreuses reprises, à des références à l’œuvre de Michel-Ange, possèdent un souffle héroïque, une vérité humaine et une « terribilité » [2]Le terme terribilità, emprunté à l’italien, et repris ici au risque d’un véritable anachronisme, était employé par ses propres contemporains (à commencer par le pape Jules II), pour caractériser l’œuvre de Michel-Ange. Il est depuis entré dans le vocabulaire de l’histoire de l’art, tout en demeurant réservé au seul Florentin. sans précédent.

L’importance des statues siennoises est d’autant plus grande que la façade du Duomo constitue, en Italie, un exemple uniquede sculpture gothique monumentale intégrée dans un ensemble architectural cohérent. Bien que leur source d’inspiration ait été puisée en France, les statues qui sont venues orner la façade entre 1284 et 1295 [3]Durant la période qui couvre les années 1285-1297, Giovanni Pisano occupe la charge de maître d’œuvre de la Cathédrale. compte parmi les œuvres les plus personnelles et les plus émouvantes. Toutes celles pour l’exécution desquelles Giovanni Pisano a été entièrement ou en partie responsable étaient regroupées dans le premier registre de la façade. Elles représentent des prophètes et des prophétesses (Maria di Mosé) et des philosophes portant tous, sur un rouleau, des inscriptions liées à la Vierge à qui la Cathédrale est dédiée. A ce propos, Enzo Carli à pu écrire que le choix des inscriptions « paraît informé d’un contenu doctrinaire précis et vise uniquement à honorer la Madone, élue Avocate céleste et Reine de Sienne, et à en proclamer de manière univoque, avec l’exclusion absolue de toute finalité intercessionnelle, à travers les prophéties et les éloges écrites sur les rouleaux de parchemin déployés par les personnages, son essence surnaturelle et son enfantement virginal [4]« La loro scelta appare informata ad un preciso contenuto dottrinario e mira esclusivamente ad onorare la Madonna, eletta celeste Avvocata e Regina di Siena ed a proclamarne univocamente, con assoluta esclusione di ogni finalità intercessiva, mediante le profezie e le lodi scritte sui cartigli spiegati dai personaggi, l’essenza soprannaturale e il parto verginale. » Enzo CARLI, article … Poursuivre ».

Œuvres présentées dans la salle, en commençant à gauche de la porte d’entrée et en poursuivant de gauche à droite  :

Emplacement à vérifier :

Fragments du pavement de la Cathédrale
La galerie des statues (photographie ancienne).

Au sol de cette salle, plusieurs fragments originaux du pavement de la Cathédrale sont dorénavant cachés sous des bâches de protection. L’une d’elle, l’Ordinazione sacerdotale de Nastagio di Gasparre (1450), provient du parvis, plusieurs autres de l’intérieur de la Cathédrale : les Sette età dell’uomo, un élégant candélabre dorénavant placé entre la Sybille et le vitrail de Duccio, une partie du vase avec un lys. Au centre, est caché l’octogone avec l’étoile au-dessus de laquelle, jusqu’en 1972 [5]Barbara TAVOLARI, « Liberaliter agere. Le Tre Grazie : un marmo antico nella Libreria Piccolomini », dans Mario LORENZONI (dir.), Le sculture del Duomo di Siena, Cinisello Balsamo (Milan), Silvana Editoriale, 2009, p. 168., le groupe des Trois Grâces de la Bibliothèque Piccolomini pouvait être admiré au-dessus du piédestal de Giovanni di Stefano, déplacé après cette date par Enzo Carli [6]A. LANDI,  «Racconto» del Duomo di Siena dato alle stampe e commentato da Enzo Carli, Firenze, Edam, 1992, p. 114, note 27.. Ces éléments sont mentionnés dans le « Racconto » del Duomo di Siena d’Alfonso Landi qui rapporte « qu’après cette Histoire [les Sept Âges], pour aller au Bénitier, on trouve un vase avec une fleur de pierre blanche qui sort du vase, le tout mesurant 4 1/2 bras (braccia) de longueur, et dans le haut, la fleur s’étend jusqu’à 2 bras (braccia), et deux cinquièmes. Toute chose superflue a été éliminée par l’Artiste afin de pouvoir profiter de la totalité de l’espace disponible. La fleur est divisée en plusieurs branches, qui sont liées à mi-hauteur et s’étendent encore jusqu’aux bords. Le vase et les fleurs, sont sculptés dans une seule pièce de marbre, comme je l’ai entendu dire à plusieurs reprises, et du plus ancien de la ville, et donc il ne me paraissait pas inutile de le mentionner » [7]LANDI, « Racconto » del Duomo di Siena, op. cit., pp. 72-73.. Dans le commentaire ajouté à ce texte, Enzo Carli [8]Enzo CARLI, dans LANDI, «Racconto» del Duomo di Siena, op. cit., p. 147, nota 68. observe que la qualité notable du « vase avec un bouquet de pierre blanche » décrit par Landi est de la main d’Antonio Federighi qui, selon toute probabilité, est l’auteur de l’ornementation l’entier « spazzo », l’espace situé entre l’ancienne porte du Pardon et l’hexagone sous la coupole [9]Voir Marilena CACIORGNA, « Lo ‘spazzo’ di fronte alla Cappella del Voto. Il pavimento del Duomo di Siena da Antonio Federighi a Carlo Amidei e ad Alessandro Franchi : le Sette età dell’uomo, la Religione e le Virtù teologali », dans Bullettino Senese di Storia Patria, CXXI, 2014, pp. 131-156., et quatre petits episodi biblici sur un dessin de Domenico Beccafumi :

Notes

Notes
1 Anciennement appelée « sala del portale del duomo » (salle du portail de la Cathédrale).
2 Le terme terribilità, emprunté à l’italien, et repris ici au risque d’un véritable anachronisme, était employé par ses propres contemporains (à commencer par le pape Jules II), pour caractériser l’œuvre de Michel-Ange. Il est depuis entré dans le vocabulaire de l’histoire de l’art, tout en demeurant réservé au seul Florentin.
3 Durant la période qui couvre les années 1285-1297, Giovanni Pisano occupe la charge de maître d’œuvre de la Cathédrale.
4 « La loro scelta appare informata ad un preciso contenuto dottrinario e mira esclusivamente ad onorare la Madonna, eletta celeste Avvocata e Regina di Siena ed a proclamarne univocamente, con assoluta esclusione di ogni finalità intercessiva, mediante le profezie e le lodi scritte sui cartigli spiegati dai personaggi, l’essenza soprannaturale e il parto verginale. » Enzo CARLI, article paru dans le quotidien La Nazione.
5 Barbara TAVOLARI, « Liberaliter agere. Le Tre Grazie : un marmo antico nella Libreria Piccolomini », dans Mario LORENZONI (dir.), Le sculture del Duomo di Siena, Cinisello Balsamo (Milan), Silvana Editoriale, 2009, p. 168.
6 A. LANDI,  «Racconto» del Duomo di Siena dato alle stampe e commentato da Enzo Carli, Firenze, Edam, 1992, p. 114, note 27.
7 LANDI, « Racconto » del Duomo di Siena, op. cit., pp. 72-73.
8 Enzo CARLI, dans LANDI, «Racconto» del Duomo di Siena, op. cit., p. 147, nota 68.
9 Voir Marilena CACIORGNA, « Lo ‘spazzo’ di fronte alla Cappella del Voto. Il pavimento del Duomo di Siena da Antonio Federighi a Carlo Amidei e ad Alessandro Franchi : le Sette età dell’uomo, la Religione e le Virtù teologali », dans Bullettino Senese di Storia Patria, CXXI, 2014, pp. 131-156.

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