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Collégiale de Santa Maria in Provenzano
Piazza Provenzano Salvani, Sienne.
Se rendre sur place :
Construite entre 1594 et 1604, la collégiale de Provenzano était expressément destinée à abriter le minuscule buste de la Madone de Provenzano, relique miraculeusement épargnée a l’occasion d’un acte sacrilège [1]Selon l’histoire mêlée de légende, on pouvait voir dans le quartier de Provenzano une statuette de terre cuite représentant la Vierge, placée sur la façade d’une mansarde où aurait vécu l’un des descendants de la famille de sainte Catherine de Sienne. Un beau jour – la légende précise rarement l’année exacte mais l’événement est généralement situé vers le … Poursuivre causé par un soldat espagnol éméché venu se divertir dans les parages. [2]L’îlot urbain était alors fameux pour les lieux de prostitution qui s’y trouvaient, ainsi que l’évoque encore le nom de l’une des ruelles adjacentes. En son temps, l’importance de cet édifice fut à la fois religieuse et politique : la construction ayant été largement financée par les Médicis, ces derniers en firent leur temple dans la ville passée depuis près d’un demi-siècle sous contrôle florentin. Le 23 octobre 1611, une fois le nouvel édifice parachevé, la statuette fut déplacée dans sa nouvelle et splendide demeure, son « reliquaire », ainsi que le qualifie Alessandro Bagnoli [3]Selon le grand historien de l’art, tandis que « l’église est le reliquaire de l’image miraculeuse, le maître-autel en est le tabernacle ». (Alessandro Bagnoli, communication orale, Sienne, Église de la Madonna di Provenzano, 22.06.2922)., lors d’une procession solennelle à laquelle assista en personne le grand-duc de Toscane Cosimo II de’ Médicis.
Cette belle église, aujourd’hui encore qualifiée d’« insigne » Collégiale, eut dans le passé un chapitre de chanoines et le clergé pour l’officier. Elle a été construite par décision de la Municipalité et du peuple de Sienne en l’honneur de la Visitation. C’est en effet le jour de fête de la Visitation que, selon la légende, la protection de la Madone se s’est miraculeusement manifestée aux Siennois [4]Voir note 1. par le biais d’une image ancienne de la Pietà qui se trouvait depuis le XIIIe s. sur l’une des maisons appartenant alors au condottière Provenzano Salvani. [5]Le nom – Provenzano – qui qualifiait jusque-là l’ensemble de ces maisons, est passé au Sanctuaire construit à leur emplacement.
L’ensemble du bâtiment composé de brique et de travertin [6]Le travertin est employé de manière significative dans l’architecture des XVIe et XVIIe siècles à Sienne. Voir : Emmanuela Ferretti, « Identità storica. Il travertino senese nel Medioevo ed Età Moderna », dans Alfonso Acocella, Davide Turrini (dir.), Travertino di Siena. Sienese travertine, Florence, Alinea, 2010, pp. 38-55., son élégante façade et son dôme octogonal élancé, forment un ensemble harmonieux qui constitue aussi un exemple d’architecture de la plus grande importance dans la Toscane de Ferdinand Ier [7]Voir Cecilia Alessi, Marco Borgogni, Barbara Tavolari (dir.), La collegiata di Santa Maria in Provenzano, Sovicille, Banca Cras, 2008.. Ici, les capacités des ouvriers lombards [8]Ceux-ci, présents à Sienne depuis le Moyen Âge, étaient employés dans la construction de la Cathédrale ainsi que dans les travaux d’excavation des matériaux nécessaires à sa construction. dans le domaine de la construction et de la gestion entrepreneuriale, sont associées à l’expérience du maître bâtisseur siennois Flaminio del Turco, lui-même appelé à poursuivre le projet conçu par le père chartreux Damiano Schifardini [9]Voir d’Alfredo Barbacci, « L’architetto Fra Damiano Schifardini e la Chiesa di Santa Maria di Provenzano in Siena », Bollettino d’arte, 1929-30, pp. 122-139., décrit comme « bon cosmographe, bon géomètre, parfait ingénieur, professeur de mathématiques du jeune Côme » [10]Francesco Bandini Piccolomini, La Madonna di Provenzano e le origini della sua chiesa, Sienne, Opera di Santa Maria in Provenzano, 1895, pp. 82-83., afin d’accueillir l’image mariale miraculeuse. Le tout à été conduit sous la surveillance attentive du grand-duc, qui a également impliqué son demi-frère Don Giovanni dei Medici pour la géométrie de la coupole et l’aménagement complexe de l’espace extérieur. Deux tablettes de biccherne conservées à l’Archivio di Stato commémorent la construction de l’église. [11]Ces tablettes, Gli ufficiali del Concistoro e della Balìa venerano la Madonna di Provenzano nel luogo dove si sta erigendo una chiesa a Lei dedicata et Traslazione dell’immagine della Madonna di Provenzano nella chiesa a Lei consacrata, sont toutes deux réalisées par des auteurs non identifiés.
En 1831, Agostino Fantastici fut nommé architecte officiel de l’œuvre de Santa Maria in Provenzano (Sienne) pour laquelle il avait déjà conçu la “machine du Saint-Sépulcre” en 1822-1825 et par la suite, également, le mobilier intérieur.
Sous les voûtes de l’église se trouve l’Oratoire du Suffragio, commandé par le quartier de la Giraffa. On peut y voir une Madone du quinzième siècle ; deux saints autour du maître-autel ; et une Annonciation, toile peinte par Piktko Sokbi.
La Via Lucherini [12], artère par laquelle on accède à l’église en provenant du Campo, à été percée de manière à ouvrir une perspective vers la façade de la collégiale, selon un canon caractéristique de l’urbanisme du XVIIIe siècle. De chaque côté de la rue, les façades des bâtiments comportent un décor scénographique qui, grâce à une série d’arcades aveugles inclinées vers la place, tente de créer une unité entre les diverses constructions qui bornent le parcours. Si cette solution n’est pas parfaite, la rue permet cependant à ceux qui descendent vers l’église d’admirer l’ensemble de l’édifice sacré au fur et à mesure de leur progression : la façade, le flanc et le dôme.
La façade
La façade de travertin blanc, dans sa morphologie nouvelle – encore dans le style de la Renaissance tardive et déjà baroque – est enrichie par la présence d’un ordre architectural venu articuler la surface, constituant également une référence explicite aux exemples romains les plus innovants de l’époque. [12]Dans le cas présent, les références sont à rechercher dans la façade de l’église du Gesù (Rome), encore médiatisée par une influence d’ascendance florentine. Elle est divisée verticalement par huit hauts pilastres qui s’élèvent sur deux niveaux, eux-mêmes soulignés par une puissante corniche, et s’élèvent jusqu’au tympan occupant la partie centrale de l’édifice. Au centre de la façade, le portail est surmonté d’un premier fronton cintré, sommé d’une fenêtre rectangulaire. Sur les côtés, quatre niches abritent les statues des saints Ansano, Vittore, Caterina e Bernardino da Siena.
Intérieur de l’édifice

L’édifice est construit sur un plan en croix latine, à nef unique, blanche et baignée de lumière, surmonté d’une coupole octogonale.
Antonio di Lorenzo orfèvre (trois intervenants pour l’autel de la Madonna di Provenzano
la restauration a restitué le jeu chromatique des ors et des argents ainsi que les effets de profondeur (fond noir met dorénavant en avant (baroque, sainte Thérèse du Bernin et rôle de son élève a sienne
Le buste objet de vénération à été restauré il y a une vingtaine d’année [13]Seuls les éléments d’argent et d’or ont été restaurés., et a seulement été débarrassé de sa poussière. Il est dissimulé derrière une sorte de boite en argent.
Ancienne pala haute de 5 m (Crocifissione) dans les réserves de la Surintendance occupait l’autel du bras gauche du transept où l’on peut voir aujourd’hui un groupe assez médiocre en terre cuite datant du XIXe s.
NEF
L’autel situé à droite en entrant est orné d’une toile, la Messa di san Cerbone, œuvre de Rutilio Manetti, percée en son centre d’une fenêtre où se trouvait anciennement, selon une pratique courante, une Madonna dite Madonna della Staffa, peinte à fresque par un peintre du XIVe s. parfois présenté comme un « chompagno » de l’atelier de Lippo Memmi ; l’autel de gauche est surmonté d’un Martyre de saint Laurent, de Dionisio Montorseli. Des quatre toiles qui ornent le sommet des murs, trois sont de Bruni et la Visitation de Boschi.
Dans les pendentifs du dôme, sont représentés les quatre saints Patrons de Sienne : à droite par rapport au maître-autel, Giuseppe Nasini a peint saint Ansano ; celui de gauche et le troisième, en face, reviennent à Galgano Perpignani (1723-26) ; le quatrième au florentin Vincenzo Meucci (1726). Les anges des piliers sont des sculptures en bois de Domenico Arrichetti, dit ‘il Cavedone’. Dans l’autel de gauche, sous le dôme se trouve un crucifix avec les statues de la Madeleine et de Saint Jean l’Evangéliste (17ème siècle) ; et sur l’autel de face, la peinture de Francesco Rustici, Annonciation et sainte Catherine.
- Rutilio Manetti, Messa di san Cerbone
- Dionisio Montorselli (1653-1712), Visione di santa Caterina del martirio di san Lorenzo
- Giovanni Bruni, Natività di Maria
- Luigi Boschi, Visitazione
- Giovanni Bruni, Presentazione di Gesù al Tempio
- Giovanni Bruni, Incoronazione della Vergine (XVIIIe siècle)
TRANSEPT
BRAS GAUCHE DU TRANSEPT
- Bernardino Mei, Sogno di san Giovanni Evangelista (XVIIIe siècle)
- Deifebo Burbarini, Messa di san Gregorio Magno (XVIIe siècle)
BRAS DROIT DU TRANSEPT
- Francesco Rustici, Santa Caterina d’Alessandria e Santa Caterina di Siena ; Giandomenico Manenti, Annunciazione
- Francesco Rustici, Santa Caterina d’Alessandria e Santa Caterina di Siena in adorazione ; Giandomenico Manenti, Annunciazione
- Deifebo Burbarini, Gedeone e il miracolo del vello
- Bernardino Mei, Giaele e Sisa
- Bernardino Mei, Storia di Giuda Maccabeo
CHŒUR
Les stalles du chœur, œuvre d’Antonio Posi, datent de 1752-1757. Sur le maître-autel du XVIIe siècle, à l’intérieur d’un riche tabernacle en argent soutenu par des anges eux-aussi en argent, se trouve, à peine visible [14]La dévotion s’accommode du mystère., la petite image vénérée de la Vierge en terre cuite recouverte de vêtements aux tissus précieux. [15]Il s’agissait, à l’origine, d’une Pietà, c’est-à-dire d’un groupe sculpté représentant la Vierge penchée sur le corps de son fils mort qu’elle porte sur ses genoux. Deux grandes statues du XVIIe siècle, elles aussi en argent, représentent Bernardin et Catherine de Sienne agenouillés de chaque côté.

Dans la partie supérieure de l’abside, au centre, se détache un précieux drapeau de velours rouge, aux dimensions importantes, dont la partie centrale en lampas doré et orné de motifs végétaux, brodé de fil d’or et portant l’insigne Chigi du pape Alexandre VII, dernier des papes siennois.
A côté du drapeau papal, deux autres draps jumeaux de l’époque Médicis sont exposés sur les côtés. A gauche, celui offert en 1683 par Fabio de’ Vecchi, évêque de Montalcino, l’un des mécènes les plus généreux de Sienne à l’époque baroque ; au bas du drapeau, se trouve l’inscription : « D.O.M. – M.V.I. FABIUS DE VECCHIS EPS LCIN SIDI ET HAER A.R.S. XDCLXXXIII”. [16]On peut lire dans les résolutions du Chapitre de Provenzano, toujours conservées dans les archives de l’église, que “Monseigneur Fabio de’ Vecchi […] pour augmenter le décor de l’Église et l’honneur de la Vierge glorieuse présente et offre à l’Église de Provenzano un tissu de brocart d’or pour l’ornement de celle-ci avec le désir … Poursuivre. A droite, celui offert en 1690 par Paolo Pecci, évêque de Massa et Populonia. Une fois encore, l’acte de donation peut être lu dans les résolutions du Chapitre, qui précisent que le précieux tissu de brocart d’or peut être utilisé « lors des funérailles et autres cérémonies sacrées, même en dehors de la Collégiale.” Une inscription en or est également lisible sur le tissu : “PAVLVS PECCI EPS MASSÆ HAER SVIS DDAR MDCXC”. [17]Ces précieux drapeaux jumeaux ont oubliés dans une armoire de la sacristie à l’issue de travaux de restauration effectués dans l’église en 2000. Ils ont été retrouvés il y a quelques années par don Enrico Grassini, dont l’intervention a permis que soient réalisés les indispensables restaurations avant qu’ils ne retrouvent leur emplacement d’origine de part … Poursuivre
Quatre drapeaux sont suspendus aux piliers de la coupole : celui marqué de rayures blanches et rouges et frappé des armoiries des Médicis est le drapeau de la forteresse de Santa Barbara à Sienne, parvenu ici lorsque cette forteresse fut désarmée et réduite à une promenade publique (1780) ; le drapeau turc à fond vert et ornements de différentes couleurs, de forme triangulaire, rappelle la lutte avec les Turcs près d’Essecck, dont le pont a été conquis en 1685 par Paolo Amerighi de Sienne ; le troisième drapeau rouge avec des frises blanches a été placé ici par le cavaliere Pier Giacomo Marescotti en 1719 et le quatrième, plus petit, blanc et rouge, est un vœu du marquis Alessandro Bichi Ruspoli Forteguerri, garde de marine dans la flotte italienne, qui le prit aux Boxers en Chine lors de la lutte que les puissances européennes menèrent avec ces derniers en 1901.
La balustrade qui ferme le presbytère de la Collégiale, sculptée par Francesco Mazzuoli, est également due au patronage du noble prélat siennois Fabio de’ Vecchi.
- Flaminio del Turco, Maître-autel
COUPOLE

- Pendentifs de la coupole :
Au sol, sous la coupole, la décoration en marbre polychrome représente, au centre, les armoiries du grand-duc de Toscane Cosme III de Médicis et de son épouse Margherite-Louise d’Orléans, entourées par celles des cités épiscopales présentes dans le territoire de l’ancienne République de Sienne. Dans le sens des aiguilles d’une montre : Grosseto, Sovana, Pienza, Montalcino, Massa Marittima et Chiusi.
PREMIÈRE Sacristie
Dans la sacristie, on peut voir une Madonna col Bambino, fresque qui, après avoir été détachée d’un mur de la Via della Staffa, a été placée derrière l’autel de saint Cerbone au XIVe siècle, au centre de la Messa di san Cerbone, peinture de Rutilio Manetti. [18]Elle a été remplacée par une Visitation due à Antonio Buonfigli.. Le portrait de Bartolomeo Garosi dit Brandano est une œuvre de son neveu Anselmo Garosi (XIVe siècle). La Sainte Vierge à l’Enfant et les deux figures des saints Jean Baptiste et Joseph sont de l’école d’Andrea del Sarto. La Sainte Famille sur l’autel est de Francesco Vanni. Dans la sacristie, un tableau représentant la dédicace de l’église de Provenzano (XVIe siècle) est également intéressant pour la topographie et l’histoire de l’art à Sienne. D’autres bons tableaux sont dans les salles de l’Œuvre, en particulier neuf petits tableaux remarquables, dans lesquels la vie des saints est représentée en broderie de soie. Pietro Apostolo, probablement basé sur un dessin de Giuseppe Nasini. De nombreux objets d’orfèvrerie, de textile et de dentelles des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles enrichissent la sacristie de la Collégiale.
- Ignoto XIV sec., Madonna col Bambino detta « della Staffa »
- Antonio di Taddeo Gregori (15..- 1646) Processione per la traslazione della Madonna di Provenzano
- Ignoto senese XVI-XVII sec., Sacra famiglia con san Giovannino
- Bernardino Mei, Profezia di Brandano
- Ignoto pittore toscano XVI sec., Madonna col Bambino e san Giovannino
- Francesco Vanni, La Santissima Trinità
- Ignoto XVII sec., Madonna col Bambino e san Giovannino, XVIIe s. Huile sur toile, 103×88 cm.
- Agostino Carosi, Ritratto di Brandano
- Anselmo Carosi, Ritratto di Brandano
Seconde sacristie (ancienne salle du chapitre des chanoines)
- Alessandro Casolani, Compianto sul Cristo morto
- Ignoto senese del XVII sec., Visitazione, XVII sec., Huile sur toile, 70 x 35 cm.
- Giovanni Pisano (?), Testa di angelo
- Croce di Brandano
Salle de restauration des œuvres
- Girolamo Periccioli (?), Processione per la traslazione dell’immagine della Vergine di Provenzano, 1637. Huile sur toile 124 x 190 cm. Copie du XVIIe s de l’œuvre de Gregori.


Antonio Gregori, Traslazione della Madonna di Provenzano nella nuova chiesa e Brandano, Sienne, Palazzo Pubblico, saletta del Capitano del Popolo,
Œuvres autrefois conservées dans la Collégiale
- Pietro Sorri, Pentecoste. Sienne, Pinacoteca Nazionale.
Alberto Fiorini, « La Madonna di Provenzano. Storia del restauro patrocinato dal Rotary Club Siena nel 50° anniversario della propria fondazione », Notiziario del Rotary Club, Allegato al n. 4 (gennaio – febbraio 2019).
Notes
1↑ | Selon l’histoire mêlée de légende, on pouvait voir dans le quartier de Provenzano une statuette de terre cuite représentant la Vierge, placée sur la façade d’une mansarde où aurait vécu l’un des descendants de la famille de sainte Catherine de Sienne. Un beau jour – la légende précise rarement l’année exacte mais l’événement est généralement situé vers le milieu du XVIe siècle -, un soldat de la garnison espagnole s’en retournant dans sa caserne, alors située dans le couvent voisin de San Francesco, aperçu la minuscule image mariale. Probablement ivre, il plaça l’image dans la ligne de mire de son arquebuse. Le coup partit. L’impact brisa la statuette mais épargna le sommet du buste et, surtout, le visage de la Madone. L’acte sacrilège fut chèrement payé par le soldat, car l’arme, explosant dans sa main, le tua net. Le fragment de l’image de terre cuite miraculeusement préservé, devenu objet de dévotion populaire, fut considéré à l’origine d’un nouveau miracle lorsque, en 1594, alors le quartier s’affairait à orner le tabernacle pour la fête de la Visitation célébrée lendemain, l’une des nombreuses prostituées qui habitaient le quartier, nommée Giulia di Orazio, alors atteinte d’une maladie incurable, se mit à maudire la Madone. Peu de temps après, cependant, saisie par le repentir, elle vint demander pardon devant la statuette. Le lendemain matin, Giulia se serait réveillée parfaitement guérie. Bien entendu, la nouvelle du miracle fit le tour de la ville en quelques heures, augmentant encore la notoriété de l’effigie. Sur quoi, l’archevêque Ascanio Piccolomini demanda la reconnaissance officielle du culte de la Madone de Provenzano, lequel fut officiellement décrété l’année même par la Sacra Congregazione dei Riti (Sacrée Congrégation des Rites). Il devenait possible de construire une chapelle ou une église pour abriter l’image sacrée. |
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2↑ | L’îlot urbain était alors fameux pour les lieux de prostitution qui s’y trouvaient, ainsi que l’évoque encore le nom de l’une des ruelles adjacentes. |
3↑ | Selon le grand historien de l’art, tandis que « l’église est le reliquaire de l’image miraculeuse, le maître-autel en est le tabernacle ». (Alessandro Bagnoli, communication orale, Sienne, Église de la Madonna di Provenzano, 22.06.2922). |
4↑ | Voir note 1. |
5↑ | Le nom – Provenzano – qui qualifiait jusque-là l’ensemble de ces maisons, est passé au Sanctuaire construit à leur emplacement. |
6↑ | Le travertin est employé de manière significative dans l’architecture des XVIe et XVIIe siècles à Sienne. Voir : Emmanuela Ferretti, « Identità storica. Il travertino senese nel Medioevo ed Età Moderna », dans Alfonso Acocella, Davide Turrini (dir.), Travertino di Siena. Sienese travertine, Florence, Alinea, 2010, pp. 38-55. |
7↑ | Voir Cecilia Alessi, Marco Borgogni, Barbara Tavolari (dir.), La collegiata di Santa Maria in Provenzano, Sovicille, Banca Cras, 2008. |
8↑ | Ceux-ci, présents à Sienne depuis le Moyen Âge, étaient employés dans la construction de la Cathédrale ainsi que dans les travaux d’excavation des matériaux nécessaires à sa construction. |
9↑ | Voir d’Alfredo Barbacci, « L’architetto Fra Damiano Schifardini e la Chiesa di Santa Maria di Provenzano in Siena », Bollettino d’arte, 1929-30, pp. 122-139. |
10↑ | Francesco Bandini Piccolomini, La Madonna di Provenzano e le origini della sua chiesa, Sienne, Opera di Santa Maria in Provenzano, 1895, pp. 82-83. |
11↑ | Ces tablettes, Gli ufficiali del Concistoro e della Balìa venerano la Madonna di Provenzano nel luogo dove si sta erigendo una chiesa a Lei dedicata et Traslazione dell’immagine della Madonna di Provenzano nella chiesa a Lei consacrata, sont toutes deux réalisées par des auteurs non identifiés. |
12↑ | Dans le cas présent, les références sont à rechercher dans la façade de l’église du Gesù (Rome), encore médiatisée par une influence d’ascendance florentine. |
13↑ | Seuls les éléments d’argent et d’or ont été restaurés. |
14↑ | La dévotion s’accommode du mystère. |
15↑ | Il s’agissait, à l’origine, d’une Pietà, c’est-à-dire d’un groupe sculpté représentant la Vierge penchée sur le corps de son fils mort qu’elle porte sur ses genoux. |
16↑ | On peut lire dans les résolutions du Chapitre de Provenzano, toujours conservées dans les archives de l’église, que “Monseigneur Fabio de’ Vecchi […] pour augmenter le décor de l’Église et l’honneur de la Vierge glorieuse présente et offre à l’Église de Provenzano un tissu de brocart d’or pour l’ornement de celle-ci avec le désir qu’il soit accommodé en tout temps à lui-même et à ses héritiers, à condition qu’ils demeurent de son agnation (“terme du Droit Romain, qui signifie le lien de parenté ou de consanguinité entre les descendants par mâles d’un même père”) et de sa famille, aussi bien à l’occasion de funérailles que d’autres fonctions sacrées. |
17↑ | Ces précieux drapeaux jumeaux ont oubliés dans une armoire de la sacristie à l’issue de travaux de restauration effectués dans l’église en 2000. Ils ont été retrouvés il y a quelques années par don Enrico Grassini, dont l’intervention a permis que soient réalisés les indispensables restaurations avant qu’ils ne retrouvent leur emplacement d’origine de part et d’autre de l’étendard Chigi. |
18↑ | Elle a été remplacée par une Visitation due à Antonio Buonfigli. |
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