Andrea Vanni e Giovanni di Paolo, « Polittico di Santo Stefano alla Lizza »

Andrea Vanni (Sienne, documenté de 1353 à 1413) et Giovanni di Paolo (Sienne, entre 1393 et 1398 – 1482)

Polittico di Santo Stefano alla Lizza (Polyptyque de Santo Stefano alla Lizza), v. 1400 et 1450 pour la prédelle.

Tempéra et or sur panneau, 249 x 198 cm.

Provenance : Église de Santo Stefano alla Lizza, Sienne.

Sienne, Baptistère de San Giovanni.

Le registre principal du polyptyque, œuvre de Andrea Vanni, date de 1400. La prédelle, peinte par Giovanni di Paolo a été ajoutée plus tardivement, en 1450. L’œuvre entière provient de l’église siennoise de Santo Santo Stefano alla Lizza, aujourd’hui « désaffectée [1]Selon l’usage, une église est dite « désaffectée » lorsqu’elle perd sa fonction qui est liée, précisément, au fait d’être « affectée » au culte. Selon le droit canonique, en revanche, la qualification juridique de cette opération est signifiée par le verbe « exécrer ». Seul l’évêque peut décider de désaffecter (d’exécrer) une église. » ; elle a été mise en dépôt dans le Baptistère de la Cathédrale pour des raisons de conservation et de sécurité.

Registre principal, couronnement et pilastres latéraux

Andrea Vanni (Sienne, actif de 1353 à 1413)

Madonna col Bambino e santi (Vierge à l’Enfant entourée de saints), 1400.

Tempera et or sur panneau,

Inscriptions :

  • (sur le phylactère tenu par Jean Baptiste) : “ECCE AGNUS DEI”

Provenance : Église de Santo Stefano alla Lizza, Sienne.

Sienne, Baptistère de San Giovanni.

Daté de 1400, ce retable est le chef-d’œuvre d’Andrea Vanni.

Dans les compartiments situés de gauche à droite de l’image de la Vierge à l’Enfant, au-dessus de laquelle est représentée une Annonciation, figurent les saints :

  • Jacques le majeur, identifiable grâce au bâton et à la coquille qui le lie au pèlerinage de Compostelle ; dans le pinacle : Luc, apôtre
  • Etienne (deux pierres semblables à deux pompons au-dessus de la tête, souvenirs et symboles de sa lapidation) : dans le pinacle : Jean, apôtre
  • Jean Baptiste (vêtu d’une peau de bête, un phylactère l’identifiant comme l’auteur des paroles annonçant la venu du Christ au bord du Jourdain le jour du Baptême): dans le pinacle : Matthieu, apôtre
  • Barthélémy (tenant le coutelas à l’aide duquel il a été écorché): dans le pinacle : Marc, apôtre

Dans les pinacles, les quatre évangélistes (Luc, Jean, Matthieu et Marc) sont reconnaissables à leurs attributs habituels. On admirera au passage l’intelligence plastique avec laquelle leurs formes s’inscrivent dans l’espace restreint qui leur est réservé et le caractère harmonieux de leur articulation avec les énormes livres dans lesquels écrivent les auteurs des quatre évangiles.

Deux pilastres latéraux comportent chacun l’image de trois saints :

  • à gauche, de bas en haut :
    • Lucie (?) ; le couteau que tient la sainte évoque Lucie de Syracuse.
    • Catherine d’Alexandrie, également appelée Caterina dite « della ruota », est placée en regard d’une autre sainte martyre non identifiable.
    • Un saint pape (aucun attribut spécifique ne permet de l’identifier)
  • à droite, de bas en haut :
    • Agathe (?) ; la présence de la paire de tenailles induit qu’il s’agit d’Agathe de Catane mais il pourrait tout aussi bien caractériser Apolline d’Alexandrie.
    • Une sainte
    • Un saint évêque

Tout en haut, dans les pinacles du couronnement, sont figurés quatre saints :

  • ?
  • Paul (son épée l’identifie à tous coups).
  • Pierre (il porte les deux clés, l’une d’or, l’autre d’argent)
  • Antoine Abbé (dont la lourde silhouette de vieux sage appuyé sur sa canne en forme de tau est caractéristique)
Prédelle

Giovanni di Paolo (Sienne, entre 1393 et 1398 – 1482)

Storie di santo Stefano e Crocifissione con i santi Girolamo e Bernardino (Épisodes de la vie de saint Étienne et Crucifixion avec les saints Jérôme et Bernardino), 1450.

Prédelle, tempera et or sur panneaux.

Provenance : Église de Santo Stefano alla Lizza.

Sienne, Baptistère de San Giovanni.

La prédelle comporte sept compartiments de largeurs inégales. Au centre, la Crucifixion (5) est encadrée par les saints Jérôme (4) et Bernardin (6). Les cinq autres panneaux distribués de part et d’autre de la Crucifixion sont tous consacrés à des épisodes de la légende de saint Étienne, le Protomartyre chrétien. La chronologie des scènes ne respecte pas l’ordre des panneaux tel qu’ils apparaissent de gauche à droite. L’histoire commence à gauche par la scène où l’on voit Étienne allaité par une biche (1) ; elle se poursuit avec la Lapidation (2) avec laquelle s’achève la vie terrestre du saint. Pour reprendre selon la chronologie, et observer les épisodes post mortem, il faut se rendre à l’extrémité droite de la prédelle où se trouve représenté le Songe du prêtre Lucien (9) auquel apparaît Gamaliel venu lui indiquer l’emplacement de la sépulture du saint. En revenant vers la gauche, on voit le même prêtre Lucien racontant son rêve à l’évêque de Jérusalem (8), et plus à gauche encore, la Découverte de la sépulture d’Etienne et de ses compagnons (7). L’histoire s’achève à gauche de l’image de saint Jérôme avec la scène des Pèlerins devant la tombe du saint (3).

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9

Les neuf compartiments de la prédelle :

  1. Stefano allattato da una cerva
  2. Lapidazione di Stefano
  3. I pellegrini sulla tomba del santo
  4. San Girolamo
  5. Crocifissione
  6. San Bernardino
  7. Riscoperta della sepoltura di Stefano e dei suoi compagni
  8. Luciano racconta al vescovo di gerusalemme il sogno
  9. Gamaliele appare in sogno al sacerdote Luciano

Il existe en Toscane une autre prédelle consacrée aux mêmes épisodes de l’histoire de saint Étienne. Peinte par le florentin Bernardo Daddi, elle est conservée à Prato (Palazzo Pretorio, Museo Civico). Une comparaison entre les deux prédelles peut se révéler pleine d’intérêt :

Notes

Notes
1 Selon l’usage, une église est dite « désaffectée » lorsqu’elle perd sa fonction qui est liée, précisément, au fait d’être « affectée » au culte. Selon le droit canonique, en revanche, la qualification juridique de cette opération est signifiée par le verbe « exécrer ». Seul l’évêque peut décider de désaffecter (d’exécrer) une église.